GuinéeBlindés et tirs d’armes de guerre à Conakry
Des tirs nourris d’armes automatiques ont été entendus dans le centre de la capitale guinéenne Conakry, où les accès sont bloqués samedi matin par les forces de sécurité.

Des tirs nourris d’armes automatiques ont été entendus dans le centre de la capitale guinéenne Conakry, où les accès sont bloqués samedi matin par les forces de sécurité, ont indiqué des témoins à l’AFP. On ignore la raison de ces coups de feu, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest dirigé depuis septembre 2021 par le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le président civil Alpha Condé par les armes.
«Il y a des tirs d’armes automatiques et de guerre dans le quartier politico-administratif de Kaloum», a dit un habitant du secteur sous le couvert de l’anonymat pour sa sécurité. «Le centre-ville est bloqué depuis l’aube, pas d’entrée ni de sortie», a dit un commerçant, également sous le couvert de l’anonymat. «On voulait aller au port où je travaille, mais nous avons été empêchés (de passer) à l’entrée de la presqu’île de Kaloum où des blindés ont été déployés», a-t-il ajouté.
Histoire mouvementée
Le coup d’État du 5 septembre 2021 en Guinée est l’un des nombreux putschs et tentatives de putsch qui ont secoué l’Afrique de l’Ouest depuis la prise du pouvoir par des colonels au Mali en août 2020. La Guinée, pays à l’histoire politique tourmentée depuis l’indépendance vis-à-vis de la France, tient actuellement le procès de l’ancien dictateur Moussa Dadis Camara, détenu dans le centre de la capitale depuis le début des audiences en septembre 2022.
Le capitaine Camara et une dizaine d’anciens responsables militaires et gouvernementaux y répondent d’une litanie de meurtres, actes de torture, viols et autres enlèvements commis le 28 septembre 2009 par les forces de sécurité au stade du 28-Septembre dans la banlieue de Conakry, où s’étaient réunis des dizaines de milliers de sympathisants de l’opposition, et aux alentours.
Au moins 156 personnes y ont été tuées et des centaines blessées, et au moins 109 femmes violées, selon le rapport d’une commission d’enquête mandatée par l’ONU. Après le putsch de 2021, le colonel Doumbouya s’est fait investir président et s’est engagé sous la pression internationale à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de deux ans à partir de janvier 2023. Les Forces vives de Guinée, collectif de partis et d’organisations d’opposition ont dénoncé des engagements non tenus et une dérive autoritaire, évoquant une «dictature naissante».
Ne ratez plus aucune info
Pour rester informé(e) sur vos thématiques préférées et ne rien manquer de l’actualité, inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque jour, directement dans votre boite mail, l'essentiel des infos de la journée.