YémenReprise «temporaire» des vols humanitaires vers Sanaa
Une semaine après l’interruption des vols humanitaires de l’ONU, les rebelles Houthis ont informé les organisations internationales que l’aéroport de Sanaa est à nouveau prêt à recevoir les vols
L’aide humanitaire est cruciale au Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique qui a plongé dans un conflit dévastateur après la prise de Sanaa par les Houthis en 2014. Le coup de force des insurgés qui contrôlent une bonne partie du nord du pays a entraîné en 2015 l’intervention militaire de la coalition pour venir en aide au gouvernement yéménite.
«L’autorité de l’aviation civile annonce la reprise temporaire des vols de l’ONU et d’autres organisations vers l’aéroport de Sanaa», a indiqué la chaîne de télévision des rebelles Al-Massirah.
Les Houthis «ont informé les organisations internationales que l’aéroport de Sanaa est prêt à recevoir les vols», a ajouté la même source.
L’Arabie saoudite, qui contrôle le ciel aérien yéménite, interdit aux avions civils de se poser à l’aéroport de Sanaa, mais autorise les vols humanitaires.
Opération militaire meurtrière
Selon les rebelles, les vols humanitaires de l’ONU vers Sanaa ont été interrompus le 22 décembre après des frappes aériennes de la coalition militaire, mais cette dernière accuse les insurgés d’avoir fermé l’aéroport deux jours avant son attaque.
Le conflit au Yémen s’est intensifié ces derniers jours, après que deux personnes ont été tuées et sept blessées en territoire saoudien dans une attaque revendiquée par les Houthis, soutenus par l’Iran, grand rival régional de l’Arabie saoudite.
Dans la foulée, Ryad a déclenché samedi une opération militaire «à grande échelle» au Yémen faisant trois morts et six blessés dans le pays.
Aide humanitaire cruciale
Dimanche, le porte-parole de la coalition, Turki al-Maliki, a accusé les Houthis d’avoir «militarisé» l’aéroport de Sanaa et de l’utiliser «comme point principal de lancement de missiles balistiques et de drones» vers l’Arabie saoudite».
La coalition a également accusé le Hezbollah libanais d’aider les Houthis à attaquer le royaume depuis l’aéroport, une allégation rejetée lundi par le puissant mouvement chiite.
Les Houthis ont affirmé mardi que la coalition empêchait «l’arrivée de nouveaux équipements de communications et d’aide à la navigation vers l’aéroport de Sanaa (nécessaires) pour remplacer les anciens».
«L’ONU et les organisations internationales sont au courant que le bon fonctionnement de ces équipements n’est pas garanti à long terme, étant donné qu’ils sont vieux», ont indiqué les rebelles dans un communiqué.
Ces derniers mois, les Houthis ont accentué leurs attaques de drones piégés et de missiles balistiques contre le riche royaume voisin.
Pression pour y mettre fin
En octobre, l’une d’elles avait fait dix blessés à l’aéroport de Jazan, dans le sud de l’Arabie saoudite, quelques jours après une autre attaque, déjouée, ayant visé l’aéroport Abha, situé à plus de 200 km au nord de Jazan, selon les médias d’État.
L’ONU et les États-Unis font pression pour mettre fin à la guerre au Yémen, mais les Houthis exigent la levée du blocus sur l’aéroport de Sanaa, avant tout cessez-le-feu ou négociations.
Selon l’ONU, la guerre au Yémen a causé la mort de 377’000 personnes, dont environ 227’000 décès dus aux conséquences indirectes du conflit, telles que le manque d’eau potable, la faim et les maladies.