CyclismeMarc Hirschi: «J’ai été chanceux vers la fin»
Vainqueur au finish d’un Championnat de Suisse indécis jusqu’au bout à Wetzikon (ZH), le Bernois de 24 ans s’est félicité d’avoir retrouvé son intégrité physique et d’avoir eu un peu de chance.
- par
- Robin Carrel Wetzikon
Depuis quelques saisons, le nouveau champion de Suisse n’était pas verni. Il avait vite fait son trou dans le World Tour, avant d’être touché gravement à une hanche, puis de se fracturer l’avant-bras. Mais depuis que son corps et les chutes le laissent tranquille, il a retrouvé le goût de la victoire. Intéressant, à quelques semaines des Mondiaux.
Ça a été une course incroyable. Ça s’est joué à peu de chose…
Oh oui, ça a été dur. L’équipe Tudor avait tellement de coureurs en lice! Ça a fini un peu à la loterie. C’était trop compliqué de suivre toutes les attaques et j’ai été chanceux vers la fin qu’on arrive à revenir sur les derniers attaquants (ndlr: Sébastien Reichenbach et surtout Simon Pellaud, doublé dans les derniers mètres). C’est la course, tu ne sais jamais vraiment ce qui peut se passer… Mais c’est encore meilleur de gagner comme ça!
Comment avez-vous géré cette semaine et toutes les émotions qui sont allées avec?
Pour moi, c’était bien de recommencer comme ça. Parce que sur les Championnats de Suisse, c’est bien plus familial que les autres courses. Et puis ici c’est bien moins dangereux. Le monde doit continuer de tourner, donc c’était idéal de repartir dans un environnement qu’on connaît bien. À Wetzikon, ce week-end, tous ceux qui étaient ici connaissaient très bien Gino et on était tous dans l’état d’esprit de courir pour lui. Une chose est sûre, lui aurait voulu que les courses continuent et qu’on soit heureux. J’ai beaucoup pensé à lui pendant cette journée et ça m’a donné un surplus de motivation.
Simon Pellaud a failli enfin y arriver
S’il y en a bien un qui méritait de gagner ce maillot et ce Championnat de Suisse, c’est bien le Valaisan. Mais voilà, bien qu’il a, comme toujours, laissé ses tripes sur la route, le coureur de l’équipe Tudor a vu l’or se transformer en bronze en l’espace de quelques mètres sur la ligne droite finale. Rageant.
Ça fait beaucoup d’émotions en une semaine…
Là, je vais avoir besoin de me poser tout seul sur mon balcon, en Colombie, à regarder grandir mes salades.
Pourtant, les coureurs Tudor, vous étiez partout.
On a tout fait juste. Mais il y a des coureurs qui semblent plutôt vouloir faire perdre les autres.
Avec tout ce qu’il s’est passé, comment on arrive à se remettre en selle?
J’étais dans une bulle toute la journée. Je n’ai pas mis un coup de pédale de toute la journée, parce que je n’étais pas tout seul sur le vélo.
À la fin, vous lâchez et finissez troisième. C’est parce que vous en aviez assez des deuxièmes places?
Pfff… J’avais déjà fini deux fois deuxième de ces Championnats de Suisse. Une fois troisième. Aujourd’hui, il n’y avait qu’un métal qui aurait eu du goût.
Mais ça prouve quand même que vous êtes là!
Je suis un coureur de championnat! Sauf que je ne sais pas les gagner.
L’année prochaine!
Ouais, l’année prochaine…
C’est quoi la suite, pour vous? On sait déjà que l’UAE Team Emirates ne vous convoquera pas pour un grand Tour cette saison.
Je vais en altitude, sûrement en Andorre, pour préparer les prochains Championnats du monde (ndlr: à la mi-août en Écosse).
Il semble que vous soyez à 100% de retour. Les blessures, c’est oublié? Ça doit être agréable de se sentir bien.
Oh oui, c’est extra. Je peux enfin profiter. Je n’ai plus de problèmes à ma hanche, j’ai pleinement récupéré de ma fracture au bras… Maintenant, j’ai l’occasion de me focaliser sur mes performances et de gagner des courses de nouveau.