France: Après Béziers, Perpignan doit aussi retirer la crèche de Noël de sa mairie

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FranceAprès Béziers, Perpignan doit aussi retirer la crèche de Noël de sa mairie

En raison de la séparation des Églises et de l’État, la mairie de la ville catalane ne peut abriter en ses murs «Joseph, Marie et les Rois mages». Elle défendait «la tradition», elle devra se plier à la justice.

Pour la Ligue des droits de l’homme, «la crèche doit être à l’église», pas à la mairie.

Pour la Ligue des droits de l’homme, «la crèche doit être à l’église», pas à la mairie.

photo d’illustration LMD – Yvain Genevay

Une semaine après celle de Béziers, dans l’Hérault, la justice a ordonné, mercredi, le retrait «dans les 24 heures» de la crèche de Noël installée dans l’hôtel de ville de Perpignan (Pyrénées-Orientales), par le maire Rassemblement national (RN, extrême droite) Louis Aliot.

Saisi, comme la semaine précédente, en référé – une procédure d’urgence – par la Ligue des droits de l’homme (LDH), le Tribunal administratif de Montpellier a ordonné à la commune de Perpignan de «retirer la crèche de la Nativité, ou pessebre (en catalan, ndlr)», sous peine d’une astreinte de «cent euros par jour de retard», selon une décision rendue moins de 24 heures après avoir entendu les parties.

«Crèche catholique», «contraire à la loi de 1905»

«C’est une crèche avec Joseph, Marie et les Rois mages, qui montre que nous sommes bien dans une crèche catholique, contraire à la loi de 1905» de séparation des Églises et de l’État, avait plaidé, mardi, Sophie Mazas, avocate et présidente de la LDH de l’Hérault. «Nous sommes véritablement dans la tradition», avait rétorqué l’avocate de la ville, Delphine Joubes, en soulignant aussi que la crèche avait été érigée dans un «patio» de l’hôtel de ville «dédié à la catalanité», par lequel «les personnes qui souhaitent venir à la mairie pour des démarches administratives ne passent pas».

«La crèche à l’église, l’état civil et la gestion de la cité à la mairie.»

Sophie Mazas, présidente de la Ligue des droits de l’homme de l’Hérault

Les conclusions de la mairie «sont rejetées», a brièvement indiqué le Tribunal administratif, dont la motivation précise sera connue ultérieurement.

«Instrumentalisation de la religion par l’extrême droite»

Louis Aliot, figure du RN, et Robert Ménard, le maire de Béziers proche du RN, «pensent pouvoir violer la loi et la Constitution impunément», a réagi Sophie Mazas, en jugeant «problématique» que les préfets de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales n’aient «pas réagi» pour «faire appliquer la loi». La responsable de la LDH dénonce aussi «l’instrumentalisation de la religion par l’extrême droite, à des fins politiques». «La force de la laïcité, c’est la liberté de chacun de vivre sa croyance personnellement et dans les lieux de culte prévus à cet effet: la crèche à l’église, l’état civil et la gestion de la cité à la mairie», a-t-elle ajouté.

«Malheureusement, ils font obstacle à l’expression de nos traditions, de nos héritages.»

Louis Alliot (RN), maire de Perpignan

Le maire de Perpignan lui a immédiatement renvoyé la balle: «Malheureusement, la Ligue des droits de l’homme et plusieurs organisations politiques ont décidé d’instrumentaliser la laïcité de la République et la justice administrative pour faire obstacle à l’expression de nos traditions, de nos héritages et, plus généralement, pour nous empêcher d’être ce que nous sommes», a écrit Louis Aliot.

Le candidat malheureux à la présidence du RN dénonce une «décision en total décalage avec l’engouement populaire et l’émerveillement suscités par le pessebre», admiré, selon lui, par «des milliers de personnes», depuis le 25 novembre. Dans l’attente de la notification officielle, «la ville réaffirme son attachement à tous les éléments de notre culture catalane, dont le pessebre fait partie».

Une autre mairie d’extrême droite met les pieds contre le mur

Les crèches de Beaucaire (Gard) et de Béziers sont régulièrement poursuivies en justice, mais continuent à être installées chaque année par les maires concernés. Le 16 novembre, le Conseil d’État avait confirmé l’interdiction de la crèche de Noël de la première ville, dirigée par le maire d’extrême droite, Julien Sanchez.

(AFP)

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