FootballReto Ziegler: «Le coach n’essaie pas d’imposer un style qui ne nous irait pas»
Lugano est l’une des bonnes surprises du championnat. Au moment de retrouver le FC Sion, le défenseur du Cornaredo évoque la patte de Croci-Torti et les ambitions cachées des Tessinois.
- par
- Nicolas Jacquier
Reto Ziegler, alors que Lugano était en train d’accrocher mercredi soir Young Boys sur son terrain, les deux buts encaissés en fin de match vous ont fait très mal (ndlr: défaite 3-1 après avoir ouvert la marque). Les avez-vous digérés?
Ce n’est pas facile de perdre de la sorte. Le penalty de l’égalisation n’était déjà pas évident... On aurait au moins dû ramener un point. Cette défaite est certes un coup d’arrêt mais elle n’enlève rien à ce que l’on a produit jusque-là.
Comment définiriez-vous le FC Lugano de Mattia Croci-Torti?
On forme un véritable groupe uni, également en dehors du terrain. L’entraîneur a l’avantage de très bien nous connaître. C’est déjà lui qui préparait les entraînements avec les précédents coaches. Il n’essaie pas de nous imposer un style qui ne nous irait pas, il utilise les qualités globales de l’équipe pour que chacun se bonifie à travers elle. Entre les joueurs, il existe des automatismes naturels au point que l’on a parfois le sentiment que l’on pourrait même se passer de coach!
A ce rythme, Lugano ne doit-il pas déplacer le curseur et se fixer de nouvelles ambitions?
On est actuellement sur le podium, on va déjà essayer de s’y accrocher. Sans le crier sur les toits, moi, je nous vois parmi les quatre premiers à l’arrivée pour autant que les choses continuent à bien s’emmancher. Pour le moment, on a le vent dans le dos. Mais dans un championnat à dix, on sait que cela peut vite tourner dans l’autre sens.
En quoi l’arrivée d’un nouveau propriétaire, le milliardaire américain Joe Mansueto, qui possède déjà les Chigago Fire, a-t-elle changé la donne?
Cela offre forcément certaines garanties financières. Sans tout révolutionner, il existe la volonté de stabiliser puis développer le club. L’arrivée de certains joueurs a permis de bonifier le groupe. Les nouveaux dirigeants n’avaient pas participé au dernier mercato. Mais ils seront impliqués dans celui de cet hiver. On sait déjà que des renforts vont nous rejoindre (...) On a vu mercredi au Wankdorf l’importance du banc, le nôtre est un peu court. Les remplaçants d’YB étaient meilleurs que les joueurs ayant débuté la partie.
L’environnement du club a également changé…
Effectivement, on y retrouve des personnes, notamment Martin Blaser (ndlr: nouveau CEO du FC Lugano) et Georg Heitz (ndlr: membre du conseil d’administration), qui ont connu le succès avec Bâle quand celui-ci collectionnait les titres. Si le grand patron est étranger, le club est géré par des Suisses. C’est assez malin comme organisation…
Tout cela aurait pourtant été remis en question si la population avait refusé le week-end dernier le projet d’un nouveau Cornaredo devenu indispensable…
Le oui des urnes constitue un formidable coup d’accélérateur. On sait ce qui va arriver, c’est un projet énorme dépassant le cadre du seul football pour la ville de Lugano. Sans doute nos bons résultats actuels ont-ils convaincu les derniers sceptiques à voter en faveur du stade. Cela a été le petit truc qui a fait la différence dans l’isoloir.
Comment se passe la vie au sud des Alpes?
Avec ma famille, on s’y sent bien. J’apprécie cette touche latine. Ce n’est pas un hasard si j’ai prolongé jusqu’en juin 2023. Lugano reste qui plus est un club familial. Cela me fait souvent repenser à mes années passées à la Sampdoria.
Ce dimanche, il y a la visite du FC Sion pour des retrouvailles qui s’annoncent chaudes, non?
Cela promet en tout cas d’être un match compliqué. A Tourbillon, l’équipe a beaucoup changé, il ne reste plus grand-monde des joueurs qui étaient avec moi à l’époque. Bien avant les retrouvailles, la seule chose qui m’importe contre Sion, c’est les trois points. Ce serait dommage de gâcher notre belle série à domicile (ndlr: les Bianconeri restent sur deux nuls et trois victoires au Cornaredo). Tout est au bout de nos pieds.
Votre épouse est valaisanne…
Oui, peut-être, mais dès l’instant où je joue à Lugano, vous pouvez imaginer pour qui elle tient! (Rires)