Politique et climat: Roger Nordmann lance les grands chantiers de l’énergie

C’est qu’on peut appeler un livre dans l’air du temps par ce retour de chaleur de la mi-août. Le conseiller national Roger Nordmann (PS/VD) et spécialiste des questions énergétiques, sort ce lundi dans toutes les bonnes librairies un ouvrage consacré à la transition énergétique. «Pour faire face aux dangers existentiels qui nous menacent tels que les vagues de chaleur, les sécheresses, les vagues de froid et les inondations, nous devons agir maintenant!»

«Urgence énergie et climat». Le titre de son livre atteste de cette nécessité d’agir, mais comment? «Peut-on se fier à la technique? s’interroge-t-il. Ou faut-il changer de style de vie? Et quels sont les besoins énergétiques de la Suisse? Dans quels domaines devons-nous investir?» Autant de questions que l’auteur aborde de manière sereine. Il veut choisir un chemin «rationnel, équitable et pragmatique» contre les clivages que ces questions créent: «Le risque est de voir nos sociétés paralysées par une opposition stérile entre les révoltés prédisant l’apocalypse et les résignés renonçant à l’action».

Dans le domaine énergétique, le socialiste défend une politique d’investissement sur la durée qui s’élèverait en Suisse à 430 milliards de francs sur vingt-cinq ans, soit 17 milliards par année. C’est l’idée du «fonds climat» que les socialistes soutiennent à Berne, après le succès de la votation pour la loi sur le climat en juin dernier. «Le montant paraît énorme, admet-il lundi dans «24 heures», mais si nous voulons maintenir notre niveau de vie, nous sommes obligés de renouveler nos infrastructures vieillissantes et d’arrêter de détruire les bases mêmes de notre prospérité».

Selon lui, cette transition énergétique demande un effort collectif: «Nous sommes tous prisonniers d’un système énergétique pour notre habitat, nos déplacements ou notre alimentation. Nous devons donc investir dans ce système pour que l’on puisse y vivre en réduisant massivement notre impact climatique. D’une certaine manière, je dédramatise. Oui, il y a beaucoup à faire, mais ce n’est pas une question de culpabilité individuelle. C’est beaucoup une question d’organisation de notre économie et de notre système énergétique».