GênesCoup de filet en Italie contre un groupe anarchiste
La police italienne a arrêté neuf membres d’un groupe accusé «d’instigation et d’apologie du terrorisme».
Quatre membres d’un groupe anarchiste italien soupçonnés d’association terroriste ont été arrêtés et cinq autres placés sous contrôle judiciaire, a annoncé mardi le parquet de Gênes (Nord), soulignant que ce groupe misait sur des liens avec des mouvances anarchistes à l’étranger. La police a démantelé ce groupe dédié «à la diffusion d’une publication clandestine (…) paraissant deux fois par mois et devenu le principal instrument de promotion et diffusion du discours anarchiste le plus intransigeant», a précisé le parquet dans un communiqué. Les neuf suspects, âgés de 27 à 56 ans, sont accusés «d’instigation et d’apologie du terrorisme».
Toujours selon le parquet, leur groupe est lié à l’organisation «Fédération anarchiste informelle – Front révolutionnaire international» (FAI/FRI), dont la nature terroriste a été reconnue dans des décisions judiciaires et qui promeut «des actions directes (actes de violence) avec comme objectif la destruction de l’État».
Lutte anarchiste à l’international
Le groupe avait aussi pour objectif «une lutte anarchiste au niveau international mise en œuvre à travers le renforcement des rapports avec des individus et groupes anarchistes subversifs opérant à l’étranger». L’une des dernières actions d’envergure des milieux anarchistes italiens remonte à 2012: deux hommes avaient alors commis un attentat contre le PDG d’Ansaldo Nucleare, une filiale du géant public italien Finmeccanica, le blessant aux jambes. La FAI avait expliqué à l’époque avoir voulu dénoncer le rôle de l’entreprise dans le secteur nucléaire et venger des anarchistes emprisonnés en Grèce.
L’un des neuf suspects impliqués dans le coup de filet entretenait d’ailleurs des contacts avec l’un des auteurs de cet attentat, Alfredo Cospito, condamné à une trentaine d’années de réclusion et considéré comme étant le chef d’un autre groupe de militants anarchistes à l’origine de colis piégés et diverses attaques contre les autorités il y a une dizaine d’années. Dans leur publication, les militants anarchistes préconisaient notamment de «frapper des objectifs humains», «d’affûter les couteaux» pour «faire revenir la peur», de «détruire l’État et l’autorité» et «d’attaquer toute la filière de production et vente d’armes».