Liberté de la presseDeux journalistes tués par balles dans le nord de la Colombie
Les deux journalistes ont été victimes de tirs lors d’une fête populaire dans les Caraïbes colombiennes.
Deux journalistes colombiens ont été tués par balles dimanche dans le nord du pays par des personnes circulant à moto, alors qu’ils revenaient d’un reportage sur une fête populaire dans les Caraïbes colombiennes.
Leiner Montero Ortega, âgé de 37 ans, et Dilia Contreras Cantillo, âgée de 39 ans, circulaient en voiture sur une route entre les villes d’El Copey et Fundacion quand ils ont été approchés «par deux criminels à moto» qui ont «tiré avec une arme à feu», a déclaré le colonel Andres Serna, commandant de police du département de Magdalena. Les deux journalistes travaillaient pour un site internet, Sol Digital, situé à Fundacion.
L’attaque a également fait un blessé «qui reçoit des soins médicaux», a déclaré Andres Serna, qui n’a pas précisé si la personne blessée est également journaliste. Une vidéo publiée vers 19 h 30 samedi sur la page Facebook de Sol Digital montre plusieurs personnes participant à une fête populaire dans le village de Santa Rosa de Lima, à environ 16 km de Fundacion. Selon les premiers éléments de l’enquête, le meurtre des journalistes est lié à un «acte d’intolérance» pendant les festivités, une expression utilisée par les autorités colombiennes pour désigner les bagarres et les altercations physiques.
768 agressions contre des journalistes en Colombie en 2021
Mais la Fondation pour la liberté de la presse (FLIP), une ONG colombienne, a demandé aux autorités de «prendre en compte dans l’enquête le travail journalistique de Leiner et Dilia». Cette dernière dirigeait également un site internet baptisé «La Bocina». Selon cette ONG, la violence contre les journalistes dans le pays a augmenté en 2021, avec 768 agressions, dont un assassinat. «Nous condamnons le meurtre des journalistes», a déclaré Juan Pappier, de l’ONG Human Rights Watch, sur Twitter.
Le président du Sénat, Roy Barreras, de la coalition de gauche au pouvoir, Pacto Historico, a dénoncé une attaque contre «la vie de la démocratie» et a exigé que le crime soit élucidé. Le sénateur Alirio Barrera, du parti d’opposition Centre démocratique (droite), a également exprimé ses condoléances, rappelant que les deux journalistes avaient couvert sa campagne pour les élections législatives de mars.
Depuis la signature de l’accord de paix avec l’ex-guérilla des FARC en 2016, dix reporters ont été tués, faisant de la Colombie le troisième pays le plus dangereux d’Amérique latine pour exercer le métier de journaliste, derrière le Venezuela et le Mexique, selon Reporters sans frontières.