SessionLe National refuse de supprimer les tirs obligatoires
Les députés ont rejeté, jeudi, une initiative parlementaire de François Pointet (VL/VD) qui estimait que ces tirs représentaient un «archaïsme coûteux».
- par
- Christine Talos
Les Suisses continueront d’être astreints aux tirs obligatoires. Le National a refusé jeudi, par 105 voix contre 83, une initiative parlementaire de François Pointet (VL/VD) qui voulait les supprimer, les qualifiant d’«archaïsme coûteux» et d’«anachronisme inefficient».
«Plus adapté»
Le Vaudois, lui-même tireur émérite et moniteur, estimait que les sociétés de tir n’avaient pas les moyens de répondre aux objectifs de l’ordonnance sur le tir. «J’ai vu passer pas mal de monde lors des tirs militaires. Des personnes qui maîtrisent leur fusil aux astreints qui ne se souviennent de rien et sont presque dangereux, avance-t-il. Ajoutez à cela les techniques de tirs de combat instruites à l’armée, qui n’ont rien à voir avec le tir en stand, et nous ne pouvons que constater que cet exercice annuel n’est plus adapté. Si nous avons besoin de tireurs de précision, ils doivent suivre une instruction adaptée.» Et c’est dans le cadre des cours de répétition que cela doit se faire, préconise-t-il.
Une minorité partageait son avis. «L’exercice au sein du club de tir ne peut pas répondre à l’exigence selon laquelle l’arme de service doit être maîtrisée et le tir de précision développé techniquement. Les 20 coups par an effectués lors du tir obligatoire n’y changent pas grand-chose», a ainsi relevé Melanie Mettler (VL/BE). La Bernoise a aussi fait remarquer que personne n’avait pu répondre à la question de savoir quelle était la plus-value d’organiser ces tirs en dehors du service.
L’exemple de l’Ukraine
La majorité de droite s’est chargée de le lui rappeler. «Le système du tir obligatoire est important pour que les militaires conservent un niveau élevé, vérifient une fois par an le bon fonctionnement de leur arme de service et s’exercent à la manipuler en toute sécurité», lui a expliqué Alois Gmür (C/SZ). Le tir de précision conserve en outre toute son importance dans les situations de combat, comme le prouve la guerre en Ukraine, selon lui. «Ces exercices ne peuvent pas avoir lieu dans les cours de répétition, car ceux-ci servent à l’entraînement des unités et non à l’entraînement individuel au tir de précision.»
En outre, le tir obligatoire «contribue à la vie associative des sociétés de tir, qui sont importantes dans de nombreuses régions du pays pour la cohésion sociale et le maintien de la tradition du tir», a-t-il conclu.