Corruption au Parlement: Un eurodéputé belge incarcéré

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Corruption au ParlementUn eurodéputé belge incarcéré

Le Belge Marc Tarabella et son collègue italien Andrea Cozzolino ont été arrêtés vendredi. Le premier a été écroué samedi après son inculpation. 

Le nom de Marc Tarabella est apparu très tôt quand le scandale a éclaté le 9 décembre.

Le nom de Marc Tarabella est apparu très tôt quand le scandale a éclaté le 9 décembre.

AFP

L’eurodéputé belge Marc Tarabella a été inculpé puis placé en détention provisoire, samedi dans l’enquête sur des soupçons d’ingérence du Qatar et du Maroc dans les décisions du Parlement européen. L’élu socialiste de 59 ans a été écroué après son inculpation pour «corruption», «blanchiment d’argent» et «participation à une organisation criminelle», a précisé Eric van der Sijpt, porte-parole du parquet fédéral.

Dans la même enquête, un autre eurodéputé socialiste, l’Italien Andrea Cozzolino, également privé de son immunité le 2 février, a été arrêté en Italie. «Il était visé par un mandat d’arrêt international, il a été arrêté et on attend son extradition», a déclaré ce porte-parole, Eric van der Sijpt. Tarabella et Cozzolino, collègues du groupe Socialistes & Démocrates au Parlement, sont soupçonnés d’avoir favorisé l’ingérence du Qatar et du Maroc dans les décisions de l’institution. Ils ont tous deux été interpellés vendredi.

Le premier l’a été à son domicile d’Anthisnes, dans la région de Liège, où plusieurs perquisitions ont eu lieu vendredi matin ciblant notamment un coffre bancaire lui appartenant et des bureaux de sa mairie. Le second a été arrêté à Naples, en sortant d’une clinique où il avait subi des examens médicaux, avait indiqué vendredi l’agence de presse italienne Ansa.

Le nom de Marc Tarabella, élu passionné de football qui s’est beaucoup exprimé au Parlement européen sur le sujet de l’organisation du Mondial-2022 par le Qatar, était apparu très tôt quand ce scandale a éclaté le 9 décembre. Dès le lendemain, le 10 décembre, son domicile avait été perquisitionné. Mais aucun argent liquide n’avait été découvert, et il n’avait pas été interpellé.

La justice belge a dû attendre la fin de la procédure de levée d’immunité au Parlement pour envisager toute mesure coercitive. Actuellement, trois personnes sont incarcérées dans ce dossier: l’eurodéputée grecque Eva Kaili, déchue en décembre de sa fonction de vice-présidente du Parlement, ainsi que son compagnon l’assistant parlementaire Francesco Giorgi, et l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri, lui aussi italien. Ce dernier a reconnu avoir orchestré la fraude.

Selon la presse belge, Panzeri a mis en cause Tarabella devant les enquêteurs en décembre peu après son interpellation à Bruxelles. Il a affirmé lui avoir versé «entre 120’000 et 140’000 euros» en plusieurs fois pour son aide dans les dossiers liés au Qatar. Tarabella a nié toute malversation, et réclamé de pouvoir être entendu pour s’expliquer. En Belgique, le juge d’instruction dispose d’un délai de 48 heures après l’interpellation pour décider d’un éventuel placement en détention provisoire.

(AFP)

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