FranceUn notable d’un petit village violeur d’enfants condamné à 20 ans de prison
L’accusé, ancien premier adjoint au maire d’un petit village alsacien, chef de camp scout et professeur, a été reconnu coupable d’avoir agressé sexuellement 34 fillettes et commis trois viols.
La Cour d’assises du Bas-Rhin a condamné Jean-Christophe K. à 20 ans de réclusion criminelle pour 34 agressions sexuelles de fillettes et trois viols, vendredi à l’issue de deux semaines de procès à Strasbourg. Le jury l’a reconnu coupable de toutes les questions posées et lui a infligé le maximum légal, écartant néanmoins la rétention des deux-tiers requise.
«Les victimes sont soulagées, leur processus de reconstruction peut débuter, c’est peut-être la chose plus difficile (…) pour qu’elles se construisent en tant que femmes», a commenté Me Michaël Plançon, avocat de huit parties civiles, saluant un procès «digne».
Impassible lors du verdict
Debout dans le box, face à une salle comble, l’ancien premier adjoint au maire d’un village de 1000 habitants du nord Alsace, professeur de collège et chef de camp scout, n’a pas réagi à l’énoncé du verdict. Alors qu’il avait nié les trois viols digitaux au cours de l’instruction, l’accusé de 50 ans a finalement reconnu l’ensemble des faits reprochés face à la Cour et à la plupart de ses victimes présentes aux audiences.
Celles-ci étaient pour l’essentiel des amies des deux filles de l’accusé (elles-mêmes agressées), qui opérait selon un mode opératoire bien rodé. Les fillettes étaient invitées dans la piscine familiale où il imposait le «jeu du requin» et en profitait pour les saisir sur leurs parties intimes ou sous leur maillot de bain. D’autres agressions auraient eu lieu lors de camps scouts auxquels il participait. Les faits retenus se sont déroulés entre 2007 et 2018, la plupart des victimes avaient entre 9 et 11 ans.
Son père lui aussi condamné pour avoir détruit des preuves
La notabilité de Jean-Christophe K., très intégré dans la vie locale, avait sans doute découragé les victimes et leurs parents de le dénoncer. Incarcéré depuis fin 2018, il a déjà passé près de 4 ans en détention. Les jurés lui ont également imposé un suivi sociojudiciaire de 10 ans avec injonctions de soins, et l’ont notamment privé de l’autorité parentale sur sa fille mineure. Une peine de 10 ans d’inéligibilité a par ailleurs été prononcée à l’encontre de l’ancien élu.
La Cour a également suivi les réquisitions concernant le père de l’accusé, un homme de 79 ans jugé pour destruction de preuves: Jean K. a été condamné à 2 ans de prison, dont un avec sursis, sans mandat de dépôt. À la demande de son fils, il avait brûlé dans sa chaudière plusieurs clés USB sur lesquelles se trouvaient certainement des vidéos des agressions commises par son fils.
Commencé le 3 octobre, le procès du «requin de Niederroedern» s’est partiellement tenu à huis clos. Seul un journaliste de la presse locale avait été autorisé à assister aux débats.