New YorkLa Corée du Nord inquiète et cause une réunion d’urgence de l’ONU
Après que Pyongyang eut annoncé avoir procédé à un essai important en vue du développement d’un satellite, certains estiment qu’il s’agit d’un lancement de missile. L’ONU aborde le cas ce lundi.
Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira en urgence à huis clos et de manière informelle, ce lundi en milieu de journée à New York, sur la Corée du Nord, à la demande notamment de Washington, après un essai supposé de missile nord-coréen, selon des diplomates. Les États-Unis et les Européens membres du Conseil de sécurité – Royaume-Uni, France, Albanie, Irlande et Norvège – sont à l’origine de la convocation de cette session.
Lors de cette nouvelle réunion, outre un échange d’informations, les Occidentaux devraient à nouveau faire pression sur la Chine, proche soutien de Pyongyang, pour obtenir une déclaration commune sur les essais nord-coréens. «Il nous faudrait juste une très petite déclaration» sur ces essais, «afin de montrer à la Corée du Nord l’unité du conseil» à son égard, indique un diplomate sous couvert d’anonymat.
Pékin ne veut pas entendre parler de sanctions
Depuis 2017 et la prise par l’ONU de trois séries de sanctions économiques internationales contre Pyongyang, Pékin a refusé de s’associer à tout geste commun du Conseil de sécurité. La Chine, soutenue par la Russie, a même élaboré un projet de résolution pour atténuer ces sanctions avec un objectif humanitaire, resté lettre morte jusqu’à présent, faute de soutien d’une majorité de partenaires de Pékin.
Dimanche, la Corée du Nord avait annoncé avoir procédé à «un nouvel essai important» en vue du développement d’un satellite de reconnaissance, mais les analystes estiment qu’il s’agit plutôt d’un lancement de missile, à quelques jours de la présidentielle en Corée du Sud.
Sept essais en janvier
Pyongyang a mené sept essais d’armes en janvier, y compris de son missile le plus puissant depuis 2017, et a déjà affirmé, la semaine dernière, avoir réalisé un test pour le développement d’un satellite de reconnaissance. Séoul avait alors parlé d’un missile balistique.
La Corée du Nord fait l’objet de sanctions internationales sévères en raison de ses programmes nucléaires et balistiques, mais les lancements de satellites à des fins pacifiques ne sont pas soumis au même niveau de restrictions, bien que les fusées qui les transportent utilisent en grande partie la même technologie. En dépit de ces sanctions, Pyongyang a jusqu’à présent rejeté toutes les offres de dialogue depuis l’échec, en 2019, des négociations entre le dirigeant Kim Jong-un et le président américain de l’époque, Donald Trump.