Energie nucléaire: L’Iran accumulerait toujours plus d’uranium enrichi

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Énergie nucléaireL’Iran accumulerait toujours plus d’uranium enrichi

Pour l’Agence de l’énergie nucléaire, Téhéran a des stocks d’uranium enrichi dépassant plus de 18 fois la limite autorisée et se rapproche de la quantité nécessaire pour une bombe atomique.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (ici son directeur général, Rafael Grossi) se dit «prête à travailler sans délai avec Téhéran pour résoudre les questions» qui posent problème de longue date.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (ici son directeur général, Rafael Grossi) se dit «prête à travailler sans délai avec Téhéran pour résoudre les questions» qui posent problème de longue date.

REUTERS

Ces derniers mois, l’Iran a continué à accumuler de l’uranium enrichi, selon des estimations fournies, lundi, par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), et se rapproche de la quantité nécessaire à la confection d’une bombe atomique. Les stocks dépassent désormais de plus de 18 fois la limite autorisée par l’accord international de 2015, que les grandes puissances tentent depuis plus d’un an de ranimer, en vain pour l’instant.

D’après un rapport, Téhéran a ainsi porté ses réserves totales à 3809,3 kg à mi-mai, contre 3197,1 kg en février, loin du plafond de 300 kilos (équivalent UF6) auquel il s’était engagé. L’Iran a également augmenté son stock de matière enrichie à 20% à 238,4 kg, contre 182,1 kg auparavant. Ce niveau, qui se situe au-delà des 3,67% fixés par l’accord, permet en théorie de produire des isotopes médicaux, utilisés notamment dans le diagnostic de certains cancers.

La République islamique dispose par ailleurs de 43,1 kg d’uranium enrichi à 60%, seuil proche des 90% nécessaires à l’élaboration d’une arme atomique, contre 33,2 kg précédemment. À une telle quantité, «la possibilité de fabriquer un engin explosif ne peut être exclue», selon les critères définis par l’AIEA, a commenté une source diplomatique. En réalité cependant, «il en faudrait plus de 55 kg», de l’uranium se perdant au cours du processus d’enrichissement à un degré supérieur.

AIEA «prête à travailler avec Téhéran»

Dans un autre document, l’AIEA dénonce l’absence de «réponses satisfaisantes» de l’Iran concernant des traces d’uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés, à Marivan, Varamin et Turquzabad. L’Iran invoque «un sabotage par une tierce partie» qui aurait «contaminé» ces lieux, mais «n’a pas fourni de preuve pour étayer ces affirmations», explique l’agence. Elle se dit «prête à travailler sans délai avec Téhéran pour résoudre ces questions» qui posent problème de longue date.

Les deux rapports seront examinés lors du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, la semaine prochaine, alors que les négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien sont au point mort. Le JCPOA, acronyme anglais désignant ce pacte de 2015, est moribond depuis le retrait unilatéral, en 2018, des États-Unis sous la présidence de Donald Trump.

Téhéran nie vouloir la bombe atomique

Les sanctions ont dans la foulée été rétablies. En riposte, l’Iran s’est progressivement affranchi des restrictions drastiques qui avaient été imposées à son programme nucléaire, tout en niant vouloir se doter de la bombe atomique. L’élection de Joe Biden à la Maison-Blanche a permis de relancer, au printemps 2021, à Vienne, les efforts pour faire revivre l’accord, mais les négociations ont été suspendues en mars, malgré l’annonce à plusieurs reprises d’un compromis imminent.

(AFP)

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