Italie – «Exil forcé» pour les habitants des petites îles sans pass vaccinal

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Italie«Exil forcé» pour les habitants des petites îles sans pass vaccinal

En Italie, les habitants des petites îles qui n’ont pas le pass vaccinal, et qui ne peuvent donc pas prendre les transports pour se rendre sur la terre ferme, seront dès lundi en «exil forcé», a dénoncé une association.

Sans pass vaccinal, les habitants des petites îles italiennes risquent de devoir trouver refuge sur la péninsule.

Sans pass vaccinal, les habitants des petites îles italiennes risquent de devoir trouver refuge sur la péninsule.

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En vertu des nouvelles règles anti-Covid en vigueur en Italie à partir du lundi 10 janvier, seuls les détenteurs du pass vaccinal, baptisé en Italie «pass sanitaire renforcé» et qui s’obtient uniquement avec un cycle vaccinal complet ou après guérison du Covid, pourront utiliser les moyens de transport, le test négatif n’étant plus suffisant.

Les «transports maritimes et aériens représentent la seule liaison possible» avec la terre ferme pour les habitants des petites îles italiennes, «et interdire l’accès à ces moyens de transport» à ceux dépourvus du pass vaccinal «signifie condamner à un exil forcé les résidents qui, pour diverses raisons, n’ont pas été vaccinés», déplore Francesco Del Deo, président de l’Association des communes des petites îles (ANCIM) dans une lettre adressée au chef du gouvernement, Mario Draghi.

Un total de 240’000 habitants

L’ANCIM représente 35 municipalités présentes sur 87 petites îles, pour un total de 240’000 habitants. La majeure partie de ces îles sont dépourvues de structures sanitaires, certaines ne recevant la visite d’un médecin qu’une ou deux fois par semaine pendant quelques heures. L’association demande donc que les résidents de ces petites îles soient autorisés à prendre ces moyens de transport avec un test négatif «s’ils doivent voyager pour des raisons liées à la santé, l’éducation ou au travail».

«C’est une situation compliquée», reconnaît Francesco Del Deo, maire d’une commune de l’île d’Ischia, au large de Naples, contacté par l’AFP et résolument favorable aux vaccins, mais pour qui, «dans une démocratie, les droits des minorités doivent aussi être protégés».

Des zones spéciales?

Une éventuelle solution pourrait être d’aménager dans les ferries des zones spéciales pour ceux disposant uniquement d’un test négatif, «car les passagers vaccinés et l’équipage des navires, également vacciné, pourraient protester contre la présence de non-vaccinés». Selon Francesco Del Deo, le taux de vaccination sur les petites îles est comparable à la moyenne nationale.

L’Italie a payé un lourd tribut à la pandémie, avec plus de 137’000 morts. Plus de 85% des plus de 12 ans sont vaccinés, de même que plus de 10% des enfants de 5 à 11 ans.

(AFP)

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