BruxellesHumanitaire belge condamné à 28 ans de prison en Iran
L’humanitaire belge Olivier Vandecasteele, détenu à l’isolement en Iran depuis février, a été condamné à une lourde peine de prison, a annoncé mercredi, un porte-parole de sa famille.
«La famille est dévastée», a déclaré à l’AFP, Olivier Van Steirtegem, porte-parole de la famille de l’humanitaire belge Olivier Vandecasteele, précisant qu’elle avait été informée par le gouvernement belge de sa condamnation à 28 ans de prison en Iran. Le porte-parole a souligné qu’elle ne connaissait pas les charges retenues contre l’humanitaire, détenu à l’isolement en Iran, depuis février. «Il n’y a pas de plan B», a-t-il poursuivi. «Vous imaginez? S’il n’y a pas une solution, il va rester en prison jusqu’en 2050, il aura presque 70 ans», a-t-il ajouté.
Selon sa famille, Olivier Vandecasteele a été arrêté le 24 février, à Téhéran, sans raison. Jeudi, la Cour constitutionnelle belge a «suspendu» un traité belgo-iranien de transfèrement de condamnés que le gouvernement belge avait fait adopter en juillet par le Parlement pour permettre le retour d’Olivier Vandecasteele. Ses proches s’étaient dits «extrêmement déçus».
Le traité de transfèrement, signé en mars 2022, entre Bruxelles et Téhéran, peu après l’arrestation d’Olivier Vandecasteele, a fait l’objet de multiples recours en Belgique de la part d’opposants iraniens en exil. Aux yeux de ces derniers, le texte ouvre la voie à la remise à Téhéran et une possible grâce du diplomate iranien Assadollah Assadi condamné en Belgique, en 2021, à 20 ans de prison pour un projet d’attentat «terroriste» contre l’opposition iranienne.
Lors d’une conférence de presse à Bruxelles la semaine dernière, la sœur de l’humanitaire emprisonné, Nathalie Vandecasteele, avait dénoncé la «torture psychologique innommable» subie par son frère, «otage innocent d’une bataille juridico-politique» mettant aux prises l’Iran et la Belgique.
«Depuis 290 jours, il est coupé de tout contact humain (…) Les jours passent et notre famille se décompose. Nous sommes tristes, anéantis, les bras et jambes coupés par cette injustice», avait-elle déclaré sous le regard de sa mère, elle aussi les yeux rougis par l’émotion.