Macolin: destiné aux sportifs d’élite de l’armée, un projet piétine

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MacolinDestiné aux sportifs d’élite de l’armée, un projet piétine

Un immeuble projeté dans un cadre militaire est contesté par des riverains qui veulent voir les Alpes.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Qui veut d’une tour à Macolin? Avec cette formulation, les opposants à un projet immobilier destiné aux sportifs d’élite de l’armée ont convaincu 635 signataires de dire non à la construction d’une caserne de 24 mètres de haut. C’est beaucoup, dans une agglomération liée à la commune d’Évilard pour un total de 2680 habitants.

Le nouveau bâtiment à 27 millions est prévu pour 140 lits, des salles de cours et des postes de travail. Utilisé également à des fins civiles, il doit répondre à l’extension progressive du nombre de recrues annuelles, de 70 à 140, ainsi qu’à l’augmentation des cours de répétition qui en découle.

Après les Championnats d’Europe d’athlétisme qui ont souri aux athlètes suisses à Munich, le journaliste biennois Alain Meyer a décrit dans «La Liberté» les enjeux de cette guéguerre, avec d’un côté la formation des sportifs suisses et de l’autre, la préservation du paysage.

Gâcher la vue

Pour les signataires de la pétition «Non à cette tour», la construction approuvée par le Conseil national défigure le paysage et sacrifie des terres cultivables. Ces opposants reprochent à la Haute école fédérale de sport de grignoter du terrain et de gâcher la vue sur les Alpes.

Selon un ancien adjoint scientifique de l’école, il ne s’agit plus à Macolin d’avoir un esprit sain dans un corps sain, comme le préconisait l’ancien conseiller fédéral Adolf Ogi, mais «d’aller glaner des médailles pour la Suisse», selon la volonté de la conseillère fédérale Viola Amherd, cheffe du DDPS, favorable à la pratique d’un sport d’élite dans un cadre militaire.

Craignant la création d’un véritable campus, les pétitionnaires réclament un redimensionnement ou un déplacement du bâtiment projeté, par exemple sur un parking proche de la station supérieure du funiculaire. Pour eux, le mitage du territoire «menace le caractère unique de ce parc sportif situé en plein centre d’un ancien pâturage boisé», selon «La Liberté».

Parc existant

«Dans les années à venir, la priorité sera donnée à la rénovation du parc immobilier existant», relativise Rebekka Balzarini, porte-parole de l’Office fédéral du sport. Ainsi, la construction d’une salle de gymnastique rythmique mentionnée par «La Liberté» n’est pas prévue.

Les procédures administratives en cours retardent la construction du nouveau bâtiment destiné aux sportifs d’élite de l’armée, mais l’OFSPO indique être en «contact étroit» avec la commune: «Il est important pour les deux parties de trouver une bonne solution», insiste Rebekka Balzarini.

Pas compétent

L’Office fédéral des constructions et de la logistique (OFCL) a déposé une demande de permis de construire auprès de la commune d’Evilard, laquelle a transmis la demande à la préfecture biennoise, mais le préfet a estimé ne pas être compétent.

S’agissant d’une construction militaire financée par la Confédération, la préfecture a refusé d’entrer en matière et renvoyé le dossier au Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). Dès lors, c’est la procédure d’approbation des plans de constructions militaires qui s’appliquera.

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