FootballLe malheureux agresseur de Stevanovic est avant tout… un fan!
Nicolas Virchaux s’en voulait d’avoir blessé le chouchou du Servette FC. Mardi face aux Rangers, le défenseur de Meyrin se trouvait à la Praille pour l’encourager.
- par
- Florian Vaney Genève
À la sortie du Stade de Genève, Jérémy Frick croise son vieil ami Nicolas Virchaux. «Toi, tu devrais éviter de sortir à Genève ce soir (ndlr: samedi). Je dis ça pour ton bien. Pas qu’il t’arrive quelque chose de regrettable», lance alors le gardien de Servette. Le ton est à la plaisanterie. Mais une plaisanterie basée sur un élément bien réel: Nicolas Virchaux vient de commettre un crime de lèse-majesté. Lors du 1er tour de Coupe de Suisse qui venait d’opposer les Servettiens à Meyrin, il a blessé le chouchou des Genevois, l’artiste du Servette, l’humble héros grenat Miroslav Stevanovic.
Des nouvelles rassurantes
La première chose, c’est que le défenseur meyrinois s’en veut. Sincèrement. «Après la scène, j’étais mal…» Sa faute n’a engendré aucune montée de tension sur le terrain, aucune prise de tête particulière. L’arbitre a logiquement indiqué le point de penalty. Le joueur de 1re Ligue ne conteste pas. Au contraire. «Je pense que j’aurais pu prendre rouge. C’était un geste maladroit, mais mes crampons se sont enfoncés dans sa cuisse. Je n’imaginais pas qu’un contact de ce genre puisse finir comme ça. Ça lui a coupé la peau. C’est pour cette raison qu’il y avait beaucoup de sang.»
Après le malheureux événement, Nicolas Virchaux n’a plus revu l’ailier servettien, qui fêtait samedi sa première titularisation depuis son retour de blessure… à la cuisse. «Je me suis excusé sur le moment, bien sûr. J’ai pu parler au staff par la suite, qui m’a expliqué que ça n’avait pas l’air trop grave pour lui. J’étais soulagé.» Les fans grenat le seront aussi.
On sent l’arrière bien embarrassé par tout ça. C’est que samedi, il était adversaire de Servette. Mais le reste du temps, il se retranche plutôt dans le camp des supporters du SFC. Quatre jours plus tôt, le numéro 25 ne se trouvait d’ailleurs pas sur la pelouse de la Praille, mais dans les tribunes. «On est venus pour le match contre les Glasgow Rangers avec une partie de l’équipe. Lorsque Micha (ndlr: Stevanovic) est entré sur le terrain, on a fait un bruit fou. En fait, ça faisait même plusieurs minutes qu’on réclamait son entrée en jeu!»
À Meyrin, des souvenirs grenat
L’anecdote fait ressortir une réalité: une bonne partie de l’ossature du Meyrin FC est composée d’anciens espoirs du club phare du canton. Nicolas Virchaux ne fait pas exception, lui qui a monté les échelons jusqu’aux M21 servettiens, avec qui il a joué de 2013 à 2015. «Pour plusieurs joueurs de l’équipe, c’était très particulier de disputer ce 1er tour de Coupe à la Praille, où certains espéraient ou espèrent encore évoluer régulièrement un jour. Pour moi, à 28 ans, c’est un peu différent. J’ai juste profité du moment.»
Même si cette vilaine scène de la 36e minute a existé. Et que Servette a fini par en passer huit (8-0) à son opposant. Dont cinq dans les dix dernières minutes. «Je crois que même chez nous, aux Arbères, on n’aurait pas pu faire beaucoup mieux», glisse Nicolas Virchaux en quittant le stade. Avant de sourire. «Et donc: si je veux sortir ce soir, j’ai meilleur temps d’aller à Lausanne, c’est ça?»