Tribunal fédéral - L’assurance ne paie rien si c’est une pandémie

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Tribunal fédéralL’assurance ne paie rien si c’est une pandémie

Un restaurateur argovien avait conclu une assurance qui couvrait les dommages dus à une épidémie. La justice de son canton avait jugé qu’elle devait l’indemniser. Pour le TF, c’est non, car il s’agit d’une pandémie.

Eric Felley
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Eric Felley
Les pandémies de catégories 5 et 6 de l’OMS n’entraient pas dans le cadre d’une indemnisation pour le restaurateur.

Les pandémies de catégories 5 et 6 de l’OMS n’entraient pas dans le cadre d’une indemnisation pour le restaurateur.

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Un restaurateur argovien avait contracté une «assurance commerce PME» pour couvrir différentes catégories de risques pour son entreprise et qui comprenait une compensation en cas de perte de revenus consécutive à une épidémie. Cependant une clause d’exclusion écartait toute indemnisation pour «les dommages consécutifs à des agents pathogènes pour lesquels les phases de pandémie 5 ou 6 de l’Organisation mondiale de la santé sont applicables au niveau national ou international».

Le restaurateur, qui avait perdu de l’argent à la suite de la fermeture de mars 2020, avait réclamé des prestations à son assurance, qui les avait refusées. Mais en mai 2021, le Tribunal de commerce du canton d’Argovie avait condamné l’assurance à lui payer 40 000 francs. La Cour cantonale était parvenue à la conclusion «que les conditions de la clause d’exclusion n’étaient pas remplies et que l’exclusion de couverture était donc dépourvue d’effets».

Une interprétation univoque

L’assurance a donc fait recours au Tribunal fédéral, où elle a trouvé une tout autre interprétation. Celui-ci estime que la clause d’exclusion conduit à «un résultat univoque, selon lequel le restaurant devait se rendre compte que les risques les plus graves, décrits dans la clause d’exclusion par les phases de pandémie 5 et 6 de l’OMS, étaient exclus de la couverture de principe des dommages en cas d’épidémie.»

«L’assurance ne couvre donc pas le cas d’espèce, contrairement à ce qu’a retenu le Tribunal de commerce», conclut le TF. Et le restaurateur ne touchera pas un franc.

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