Trafic routierInterdire aux camions de dépasser? Berne dit non
Un élu aurait voulu que le Conseil fédéral interdise systématiquement aux poids lourds de dépasser sur les autoroutes afin de diminuer le bruit, la pollution et les bouchons. C’est niet.
Le Conseil fédéral n’a pas l’intention de prononcer une interdiction générale de dépassement sur les autoroutes pour les poids lourds. Il l’a fait savoir en réponse à une interpellation du conseiller national Michael Töngi (Verts/LU) qui aurait voulu ainsi lutter non seulement contre les bouchons mais aussi le bruit et la pollution.
L’élu mentionnait dans son texte les propos d’un professeur de l’EPFZ qui estimait que les manœuvres de dépassement des camions seraient l’une des causes les plus fréquentes d’embouteillage. «Il faut examiner une telle interdiction de manière générale ou limitée localement et dans le temps, mais en tout cas dans une mesure nettement plus importante qu’aujourd’hui», estime donc Michael Töngi.
Pour le Conseil fédéral, pas question d’entrer en matière. «L’introduction d’une interdiction générale de dépasser ou une extension considérable des interdictions existantes aurait pour effet d’engendrer de longues colonnes de camions sur la voie normale», explique-t-il. «Dans le secteur des entrées et sorties autoroutières très fréquentées ou des échangeurs, ces files rendraient l’accès à l’autoroute plus difficile, ce qui nuirait à la fluidité et à la sécurité routière.»
Aucun critère sur la pollution de l’air
Actuellement, il existe déjà une directive qui interdit - sur 750 km de routes nationales - aux poids lourds de dépasser dans le but d’améliorer la sécurité et la fluidité du trafic, comme dans les tunnels par exemple. Mais le texte ne tient pas compte du bruit, des dommages climatiques et de la pollution de l’air, reproche Michael Töngi. Qui aurait voulu faire changer les choses.
Mais Berne récuse aussi cette idée. «Ces interdictions ne sont pas un moyen approprié pour lutter contre la pollution de l’air, du bruit et des gaz à effet de serre, a-t-il répondu en citant une cohorte de lois qui permettent déjà de le faire.