ÉcoliersLe trajet pour l’école, l’équivalent pour les enfants de l’apéro des adultes
Une étude veut montrer l’importance du chemin entre la maison et l’école pour les petits. Elle recommande aux parents de les laisser les plus autonomes possible.
«Les parents qui n’accompagnent pas leurs enfants à l’école s’inquiètent parfois de ce qui pourrait se passer. Les enfants voient les choses bien différemment: pour elles et eux, le chemin de l’école s’apparente à un moment d’autonomie, de socialisation et il contribue à leur bien-être»: c’est un des constats sur lequel se conclut une étude de la HEP Valais et du Fonds national suisse, publié en ce début d’année.
Pour la mener, les chercheurs ont accompagné une septantaine d’enfants sur le chemin de l’école qui le réalisent sans leurs parents et ont interrogé ces derniers séparément. «Ces enfants vivent dans des régions urbaines, périurbaines, rurales et de montagne des cantons des Grisons, du Tessin et du Valais», précise le communiqué qui présente les résultats de l’étude.
«Durant ce laps de temps, les enfants peuvent aussi bien gérer leurs conflits que se confier des secrets, peut-on lire. Ils s’autorisent même parfois à transgresser les règles, par exemple en passant par des propriétés privées. Ce faisant, ils apprennent à devenir des acteurs sociaux, de manière plus autonome même que dans une cour de récréation puisque, à la différence de cette dernière, il n’y a pas de supervision.»
Leur trajet, c’est comme votre apéro
Il y a donc une recommandation aux parents: ne collez pas aux basques de vos petits. «Il s’agit sans doute d’un de leurs derniers espaces de liberté», dit une des scientifiques qui a participé aux recherches. Pour elle, le chemin de l’école est pour les enfants une sorte d’équivalent des cafés et bars dans lesquels les adultes vont boire un coup après le boulot.
L’an dernier, le TCS trouvait d’ailleurs «problématique» la propension de certains «parents-taxis», poussés par des motivations sécuritaires, à véhiculer leurs enfants jusqu’à l’école. C’est un phénomène plus courant en Suisse romande qu’ailleurs dans le pays, relevait le TCS.