Guerre en Ukraine: A l’ONU, Zelensky s’en prend directement à la Russie «criminelle»

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Guerre en UkraineÀ l’ONU, Zelensky s’en prend directement à la Russie «criminelle»

Le président Zelensky a appelé l’ONU à retirer à la Russie son droit de veto au Conseil de sécurité, qui bloque selon lui l’instance onusienne.

Volodymyr Zelensky était habillé de son habituel treillis vert kaki.

Volodymyr Zelensky était habillé de son habituel treillis vert kaki.

AFP

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a directement interpellé la Russie lors d’une session exceptionnelle mercredi du Conseil de sécurité de l’ONU, dénonçant l’«agression criminelle» de Moscou et «le blocage» de l’instance onusienne en raison du droit de veto russe.

«La plupart des pays du monde reconnaissent la vérité sur cette guerre», a déclaré Volodymyr Zelensky, qui faisait face à l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassili Nebenzia. «Il s’agit d’une agression criminelle et injustifiée de la Russie contre notre nation, qui vise à s’emparer du territoire et des ressources de l’Ukraine», a-t-il affirmé. Volodymyr Zelensky, habillé de son habituel treillis vert kaki, a appelé l’ONU à retirer à la Russie son droit de veto au Conseil de sécurité, lié à son siège de membre permanent hérité de l’ex-URSS victorieuse de la Seconde Guerre mondiale.

«Le droit de veto aux mains de l’agresseur bloque l’ONU», a-t-il dit. «Il est impossible d’arrêter cette guerre car tous les efforts font face au veto de l’agresseur ou de ceux qui le soutiennent», a ajouté celui qui incarne depuis un an et demi la résistance ukrainienne face à la Russie. C’est la première fois depuis le début de l’invasion russe de son pays, le 24 février 2022, que le président Zelensky s’exprimait en personne devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

«Arrêtez la guerre»

Signe d’une ambiance tendue, l’ambassadeur russe s’est plaint que le président ukrainien soit autorisé à parler avant les autres membres du Conseil, dénonçant une instance «transformée en one man show» et en «spectacle». Ce à quoi le premier ministre albanais Edi Rama, qui assure la présidence du Conseil, a répliqué: «Arrêtez la guerre et le président Zelensky ne prendra plus la parole».

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est inquiété d’un conflit en violation de la charte de l’ONU et qui «aggrave les crises géopolitiques et les divisions» dans le monde. Il a notamment appelé la Russie à revenir dans l’accord sur l’exportation de céréales ukrainiennes duquel Moscou s’est retiré.

Les interventions se sont succédé, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, de retour d’un récent déplacement en Ukraine, accusant la Russie de commettre «des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en Ukraine presque au quotidien». «C’est une guerre contre l’idée même des Nations Unies (…) qui nous concerne tous», a renchéri son homologue française Catherine Colonna.

«Outil légitime»

Côté russe, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui est entré dans la salle du Conseil au moment où s’exprimait Antony Blinken, a défendu «l’outil légitime» qu’est le veto russe. «Le recours au veto est un outil absolument légitime stipulé dans la Charte des Nations Unies avec l’objectif d’empêcher que des décisions conduisent à l’éclatement» de l’ONU, a défendu le ministre russe.

Il n’a pas assisté au discours du président Zelensky. Alors que l’Ukraine est engagée dans une difficile contre-offensive et que la guerre s’enlise, le président ukrainien a poursuivi mercredi son offensive diplomatique à New York où sont réunis les grands dirigeants de ce monde à l’occasion de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU. Volodymyr Zelensky doit se rendre à Washington jeudi pour y être reçu par le président américain Joe Biden, qui mène la coalition en soutien de Kiev.

Volodymyr Zelensky s’était lui-même efforcé mardi à la tribune de l’ONU de rallier à sa cause des pays du Sud parfois sceptiques en leur disant qu’ils avaient eux aussi intérêt en la victoire de Kiev. Après un an et demi de guerre aux impacts en cascade sur le monde, notamment sur la sécurité alimentaire, certains pays du Sud plaident de plus en plus ouvertement pour une solution diplomatique.

(AFP)

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