Balkans - Le gouvernement du Monténégro renversé par une motion de censure

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BalkansLe gouvernement du Monténégro renversé par une motion de censure

Le gouvernement du Monténégro a été renversé vendredi par un vote de défiance qui va contraindre le Premier ministre de ce minuscule pays des Balkans à faire ses cartons après des mois de crise politique.

Zdravko Krivokapic en décembre 2020 à Bruxelles.

Zdravko Krivokapic en décembre 2020 à Bruxelles.

AFP

Une motion de défiance, adoptée vendredi par 43 sur 81 députés au Parlement du Monténégro, est le point culminant de tensions et de blocages consécutifs à l’arrivée au pouvoir il y a un peu plus d’un an d’une coalition hétéroclite qui a échoué à faire adopter des réformes tangibles.

La veille du scrutin, le Premier ministre Zdravko Krivokapic, ancien universitaire de 63 ans, avait reconnu qu’il avait peu de chance de survivre à la motion initiée par un petit parti membre de sa propre coalition.vCe groupement improbable comprenant notamment une alliance pro-Serbe et pro-Russe de droite, des groupes plus centristes et un petit parti civique, est sorti des législatives d’août 2020, avec la bénédiction de la puissante Église orthodoxe serbe (SPC).

«Les choses ne fonctionnent pas. Offrir une solution et passer à une nouvelle étape de développement pour le bien de l’avenir européen du pays est notre responsabilité», a déclaré Milos Konatar, député du camp qui a initié le vote.

Les dernières élections avaient mis un terme à trois décennies de règne du Parti des démocrates socialistes (DPS) du président Milo Djukanovic.

Coalition déchirée

Dès son arrivée au pouvoir, Zdravko Krivokapic avait promis d’accélérer le processus d’accession du pays membre de l’Otan à l’Union européenne, déclarant à l’AFP que le «Monténégro allait devenir le 28e État membre de l’UE».

Immédiatement cependant, sa coalition disposant d’une seule voix de majorité s’est retrouvée déchirée par les batailles intestines.  «Le Monténégro et sa vie politique ne peuvent plus supporter le statu quo», dit la motion soutenue par une bonne partie de l’opposition, y compris le DPS du président Djukanovic.

Le petit pays est également miné par des dissensions identitaires qui ont débouché sur des violences à l’automne quand des manifestants se présentant comme des «patriotes monténégrins» ont tenté d’empêcher l’intronisation du chef de la SPC au Monténégro.

Corruption

Podgorica entretient des relations compliquées avec la Serbie dont il a divorcé en 2006 après 90 ans de vie commune. Un tiers des 620’000 habitants s’identifient comme serbes. L’Église orthodoxe serbe est la religion dominante du petit État mais ses adversaires l’accusent de servir les intérêts de Belgrade.

Le Monténégro est aussi confronté à une dette publique représentant 85% du PIB, avec en particulier un emprunt de près d’un milliard de dollars contracté auprès de la Chine pour construire un tronçon d’autoroute de 41 kilomètres. L’ex-République yougoslave souffre également de corruption et est considérée comme une plaque tournante en Europe pour le trafic de cigarettes et de drogue.

Le gouvernement actuel assumera les affaires courantes jusqu’à la formation d’un cabinet par un nouveau Premier ministre.

(AFP)

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