FootballDécisif à Genk, parqué à Perly: le pénible destin de Rodelin
En acceptant d’être prêté en 2e ligue inter, l’attaquant français a permis à Servette de rattraper une partie de sa bourde administrative. Un geste de classe.
- par
- Valentin Schnorhk
Ce dimanche, à Echichens, pour la reprise du championnat de 2e ligue inter, le FC Perly-Certoux devra faire sans son attaquant et capitaine Mohamed Ouattara, qui s’est blessé au tendon d’Achille lors du dernier match de préparation. Une tuile pour l’entraîneur Raffaele del Rosso. D’autant qu’il ne pourra pas encore compter sur le remplaçant désigné: Ronny Rodelin n’est en effet pas encore qualifié.
Au niveau amateur, les transferts prennent plus de temps. Rodelin ne sera à disposition du FCPC qu’à partir de la semaine prochaine. Jouera-t-il à Lancy le samedi 2 mars, sur ce terrain du Stade de Marignac qui surplombe la voie ferrée qui se déroule derrière les coursives du Stade de Genève? Au même moment o`ù Servette recevra Saint-Gall, cela raconterait un sacré destin.
Celui de Ronny Rodelin, donc. Celui de l’auteur du penalty de la qualification lors du premier exploit européen réalisé cette saison par Servette, à Genk, le 2 août dernier. Celui qui doit désormais «sauver» le club grenat de sa propre bourde administrative en se laissant prêter dans un club amateur pour permettre au SFC de libérer une place dans son contingent pour Takuma Nishimura.
La classe de Rodelin
Il y a une forme de classe dans cette trajectoire, qui doit être saluée et notamment par Servette. Comment, pourquoi Rodelin a-t-il accepté cette issue? À Servette, à Perly, personne ne parle pour l’instant. Le schéma trouve certaines logiques, puisque Alain Moscatello, le vice-président grenat, a été à la tête de Perly durant plusieurs années. Mattia Petrini, le secrétaire général servettien, est aussi un ancien du club perlysien, dont il fut l’entraîneur.
Mais tout cela n’aurait pas été possible sans la coopération de Rodelin, qu’il y ait eu une forme de compensation ou non. Il faut toutefois rappeler que le Français de 34 ans a été tenu à l’écart du groupe de René Weiler depuis déjà plusieurs mois. Qu’il sera en fin de contrat à la fin de la saison. Qu’il se maintient en forme seul la plupart du temps. Poursuivra-t-il sur cette voie avec Perly?
Rien n’est moins sûr. Aussi classe soit-il, celui qui compte plus de 200 matchs de Ligue 1 à son actif n’est pas non plus destiné à jouer à Perly. En a-t-il l’intérêt? L’envie? Le besoin? Difficile à imaginer. Pour Perly aussi, qui n’est franchement pas outillé pour accueillir des joueurs de ce calibre, dans un monde amateur, où on s’entraîne le soir après le travail, ou pas du tout. Aussi à ce niveau, l’équilibre d’un vestiaire reste fragile.
Des histoires humaines
En l’état, tout paraît un peu factice là-dedans, et cela arrange surtout très bien Servette qui va pouvoir compter sur Nishimura dès son choc au sommet contre Young Boys dimanche (16 h 30). C’était la solution la plus rapide pour les Grenat, parce que leur saisie de la Commission des transferts ne découlera pas sur une décision avant la semaine prochaine, selon nos informations.
Parce que, pendant ce temps, tout n’est pas réglé non plus pour Servette: les deux autres recrues, Omar Rekik et Bassirou Ndiaye, sont toujours en stand-by. Derrière ce gros couac administratif, il y a surtout beaucoup d’histoires humaines.