GrèceLes pompiers face à une cinquantaine de nouveaux incendies en 24 heures
Deux d’entre eux, à l’ouest d’Athènes, n’étaient toujours pas maîtrisés mardi en fin de journée.
Les pompiers grecs ont été confrontés mardi à une cinquantaine de nouveaux incendies, mettant en garde contre le risque élevé de nouveaux feux mercredi en raison de vents forts attendus.
C’est «une journée difficile. Les pompiers sont aux prises avec plusieurs incendies et se battent dans de nombreux secteurs du territoire», a expliqué le porte-parole des sapeurs-pompiers, Yannis Artopios. Quarante-sept feux de forêt se sont déclarés au cours des dernières 24 heures, a précisé ultérieurement un autre porte-parole, Vassilis Vathrakogiannis.
Risque élevé de nouveaux incendies
Deux d’entre eux, à l’ouest d’Athènes, n’étaient toujours pas maîtrisés en fin de journée. Le mécanisme européen de la Protection civile a été activé et quatre Canadair de France et d’Italie doivent arriver en Grèce en renfort «dans les prochaines heures», a-t-il annoncé.
Tandis qu’une nouvelle canicule avec des maximales de 44°C attendues devrait frapper la Grèce à partir de jeudi, la Protection civile a mis en garde contre le risque élevé de nouveaux incendies notamment dans la région qui entoure Athènes, l’Attique, en Crète (sud) ou dans le sud de la péninsule du Péloponnèse (sud-ouest) où des vents de 50 à 60 km/h sont prévus pour mercredi.
Le premier ministre Kyriakos Mitsotakis, qui avait quitté prématurément le sommet UE-Amérique Latine à Bruxelles, s’est rendu à son retour à Athènes au Centre de coordination des opérations de la Protection civile, selon ses services. L’incendie le plus violent se situe dans la forêt de Dervenohoria, à 50 km au nord d’Athènes, et il se répand rapidement, selon Vassilis Vathrakogiannis
Maisons détruites
Quelque 250 pompiers, 11 avions et neuf hélicoptères sont déployés dans la zone, selon lui, et ont dû porter secours à plusieurs personnes dans le secteur où des maisons ont été détruites par les flammes. «Les vents ne sont pas aussi forts qu’hier» mais «la nuit sera encore difficile», a estimé Vassilis Pergalias, le maire de Tanagra, une commune proche de Dervenohoria, sur la chaîne de télévision publique ERT.
À 80 km à l’ouest d’Athènes, près de l’isthme de Corinthe, un autre front est toujours actif dans la station balnéaire de Loutraki où opèrent 120 pompiers, cinq avions et un hélicoptère. En revanche, la zone balnéaire de Kouvaras, à 40 kilomètres de la capitale, où un incendie s’est déclaré lundi après-midi avant que des vents ne l’entraînent vers les localités voisines, était hors de danger.
Canicule
«Heureusement, le vent s’est apaisé mardi mais le désastre est important, près de 3000 hectares ont été brûlés», a commenté Dimitris Loukas, le maire de Lavreotiki dans la région touchée. Comme une partie du reste de l’Europe, la Grèce est frappée depuis vendredi dernier par sa première canicule de l’année avec une pointe de 44,2°C dans la région de Thèbes (centre), a informé l’Observatoire national d’Athènes.
Dimanche soir, le mercure a commencé à légèrement baisser mais des vents importants, d’entre 50 et 60 km/h, ont commencé de souffler. À partir de jeudi et jusqu’à la fin du week-end, une nouvelle vague de canicule est prévue avec des températures de 44°C attendues dans le centre de la Grèce vendredi et samedi, a averti le service de météo national (Emy). Les incendies de forêt sont courants en Grèce pendant l’été.
En 2021, d’immenses incendies avaient fait trois morts, ravageant plus de 100’000 hectares de forêts. Et, en 2018, plus de 100 personnes sont mortes à Mati, près d’Athènes, dans le pire incendie meurtrier que ce pays a connu. Ces sinistres faisaient la une de la presse grecque. «Meltèmes (vents du Nord ndrl) et canicule ont réveillé le cauchemar des feux», titrait mardi le quotidien libéral «Kathimerini».