Aviation: «Le Warren Buffett de l’Inde» tient sa compagnie aérienne

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Aviation«Le Warren Buffett de l’Inde» tient sa compagnie aérienne

Le milliardaire Rakesh Jhunjhunwala lance dimanche la compagnie à bas coût Akasa dans un secteur qui n’a pas toujours souri aux entrepreneurs audacieux.

Rakesh Jhunjhunwala dispose d’une fortune évaluée à 3,5 milliards de dollars net.

Rakesh Jhunjhunwala dispose d’une fortune évaluée à 3,5 milliards de dollars net.

AFP/BLOOMBERG/PHOTOMONTAGE

Le milliardaire Rakesh Jhunjhunwala, parfois surnommé le «Warren Buffett de l’Inde», se lance dimanche, avec la nouvelle compagnie Akasa, dans le turbulent secteur du transport aérien, malgré un contexte économique mondial incertain et la flambée des prix du kérosène. L’arrivée dans l’aérien de cet Indien de 62 ans, ayant fait sa fortune en Bourse, en a étonné plus d’un, en regard des sombres perspectives économiques mondiales.  «L’oracle de Dalal Street» - jeu de mots avec le surnom de Warren Buffett («l’oracle d’Omaha») et l’adresse de la Bourse de Bombay – a investi 35 millions de dollars pour sa participation estimée à 40% dans Akasa, signifiant le ciel en sanskrit. L’homme dispose de la cinquante-deuxième plus grande fortune d’Inde évaluée à 3,5 milliards de dollars net.

Entrepreneur «préparé à l’échec»

«Beaucoup se demandent pourquoi j’ai créé une compagnie aérienne. En guise de réponse, je dis que je suis préparé à l’échec», déclarait le milliardaire lors d’un rassemblement de l’industrie en février, «il vaut mieux échouer pour avoir essayé que n’avoir pas essayé du tout». Les exemples d’échec ne manquent certes pas. L’homme d’affaires Vijay Mallya se bat contre son extradition de Grande-Bretagne pour fraude financière, depuis la faillite de la compagnie Kingfisher Airlines en 2012, qui a fait perdre aux banques indiennes plus d’un milliard de dollars. L’entrepreneur Subrata Roy, en disgrâce, comptait Air Sahara dans son empire depuis plus d’une décennie quand une succession de pertes l’a forcé à la vendre à la compagnie Jet Airways du milliardaire Naresh Goyal en 2007. Mais à son tour Jet Airways s’est effondrée en 2019, et beaucoup estiment que l’accord pour la reprise d’Air Sahara a précipité sa chute.  «Les gens disent que pour devenir millionnaire, il faut d’abord devenir milliardaire et créer une compagnie d’aviation», plaisante Anas Rahman Junaid, fondateur et directeur général de Hurun India qui compile les fortunes mondiales.

«Une question d’ego»

M. Junaid rappelle que «les milliardaires les plus riches du monde dans le domaine de l’aviation viennent d’Inde: les fondateurs d’IndiGo». Cette compagnie aérienne, lancée en 2006 par Rakesh Gangwal et Rahul Bhatia, est le premier transporteur intérieur de l’Inde. Excepté l’entrepreneur britannique Richard Branson, dont la fortune nette de 6 milliards de dollars repose sur le groupe diversifié Virgin, les patrons d’IndiGo pesant chacun plus de 4 milliards de dollars, sont ceux qui ont créé le plus de richesse à partir d’une «activité aérienne pure», selon M. Junaid. Mais pour M. Jhunjhunwala, il s’agit d’un défi personnel.  «J’espère prouver que les gens ont tort», a-t-il affirmé, «à présent, c’est une question d’ego».

Flotte de Boeing 737 MAX

«C’est un investisseur qui a pignon sur rue, un trader très avisé», estime l’analyste de marché Arun Kejriwal.  «Mais diriger une compagnie aérienne n’est pas la même chose que faire du trading boursier», ajoute l’expert. Les analystes s’attendent à ce que Jhunjhunwala laisse les opérations quotidiennes d’Akasa, calquée sur des compagnies comme Ryanair et Southwest Airlines, à une équipe de gestion composée de vétérans du secteur.

À partir de dimanche, Akasa, compagnie aérienne à très bas coût, proposant des billets 10% moins chers que ceux de ses concurrents, exploitera deux avions monocouloirs Boeing 737 MAX reliant quatre villes indiennes. Elle espère disposer d’une flotte de 18 appareils d’ici à la fin de 2023.

(AFP)

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