Italie : Les personnages clés du gouvernement de Giorgia Meloni

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ItalieLes personnages clés du gouvernement de Giorgia Meloni

La nouvelle Première ministre italienne a présenté vendredi son gouvernement, entre cadres de sa formation, poids lourds de sa coalition et technocrates.

La nouvelle Première ministre italienne Giorgia Meloni arrive au pouvoir avec une équipe composée de cadres de son parti post-fasciste Fratelli d’Italia et des formations de ses partenaires de coalition, mais aussi de technocrates. Voici les principaux acteurs de l’exécutif et du parlement issus des législatives du 25 septembre: 

Salvini, vice-Premier ministre 

Matteo Salvini, patron de la Ligue anti-immigration, revient au poste de vice-Premier ministre qu’il avait déjà occupé à l’issue des élections de 2018, lorsque son parti avait formé un gouvernement avec les populistes écolos du Mouvement 5 Étoiles. À l’époque, il détenait aussi le portefeuille de l’Intérieur, et il le convoitait cette fois encore, mais Giorgia Meloni, forte de ses 26% alors que la Ligue n’a recueilli que 9% des suffrages, a mis son veto.

Il a tout de même hérité du ministère des Infrastructures, qui a notamment la haute main sur les ports du pays. Un poste-clé, donc, pour Matteo Salvini qui, à l’Intérieur, avait bloqué plusieurs navires des ONG secourant les migrants en Méditerranée en vertu de la politique des «ports fermés» de la Ligue. Il est toujours poursuivi à ce titre devant un tribunal sicilien pour séquestration et abus de pouvoir.

Un pro-européen à la diplomatie

Président du Parlement européen entre 2017 et 2019, Antonio Tajani peut sembler un choix surprenant dans ce gouvernement à la couleur fortement eurosceptique. Mais il est un proche de l’ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, chef du parti de droite Forza Italia, partenaire minoritaire de la coalition de Meloni ayant obtenu 8% des voix aux élections.

Les liens forgés par Tajani pendant près de vingt ans comme eurodéputé et commissaire européen aux Transports, seront essentiels au maintien de bonnes relations avec Bruxelles. Parlant français, anglais et espagnol, Tajani a suppléé Berlusconi, 86 ans, à la santé vacillante, pendant la campagne électorale. Comme Salvini, Tajani est également nommé vice-premier ministre. 

Un pro-Draghi à l’économie

Giancarlo Giorgetti, une figure puissante de la Ligue décrite comme le visage modéré et pro-européen du parti, prendra les rênes du ministère de l’Économie. Aux antipodes de Matteo Salvini, il fut jusqu’au bout un fidèle soutien du Premier ministre sortant Mario Draghi, dont il a été le ministre du Développement économique.

Il n’était guère le premier choix de Giorgia Meloni, qui avait, en vain, sollicité Fabio Panetta, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE). Passionné de football, il a servi dans le premier gouvernement de Giuseppe Conte, comprenant la Ligue et le mouvement populiste Cinq étoiles (2018 à 2019), en tant que secrétaire d’État aux Sports. 

Un technocrate à l’Intérieur

Salvini écarté, c’est un technocrate qui prend le portefeuille de l’Intérieur dans un gouvernement nationaliste pour lequel les questions de sécurité et d’immigration sont stratégiques. Matteo Piantedosi, 59 ans, a passé toute sa carrière dans la préfectorale et la haute fonction publique, en grande partie au ministère de l’Intérieur, où il a été chef de cabinet de Matteo Salvini. Depuis août 2020, il était préfet de Rome.

Un collectionneur de souvenirs fascistes au Sénat

Le Sénat, la chambre haute du parlement, a élu à sa présidence Ignazio La Russa, cofondateur de Fratelli d’Italia avec Giorgia Meloni. Ce Sicilien de 75 ans a milité toute sa vie à l’extrême droite, sur les traces de son père, ancien responsable local du Parti national fasciste sous Mussolini qui a donné à son fils en deuxième prénom celui du dictateur, Benito. Ministre de la Défense dans le dernier gouvernement de Berlusconi, il est connu pour collectionner des souvenirs fascistes. 

Un ultracatholique pro-Poutine à la Chambre 

La Chambre basse du parlement italien s’est aussi choisi pour président un personnage haut en couleur, et pas moins controversé: Lorenzo Fontana, un proche allié de Salvini, aux positions ultraconservatrices sur des questions telles que l’avortement et le mariage homosexuel.

Ce catholique fervent, dont la page Facebook est parsemée de portraits de saints, a dénoncé en 2014 les sanctions de l’UE contre Moscou suite à l’annexion de la Crimée, et qualifié la Russie du président Vladimir Poutine de société «modèle». Fontana s’est aussi insurgé contre «l’invasion» des immigrants en Italie et a exprimé en 2016 son soutien au parti néonazi grec Aube Dorée.

Autres ministères

Le député Carlo Nordio est pour sa part nommé ministre de la Justice, tandis que Guido Crosetto, très proche de Giorgia Meloni, est nommé à la Défense. Adolfo Urso est désigné ministre du Développement économique, des entreprises et du Made in Italy. Le ministre de la Santé sera Orazio Schillaci, la ministre des Réformes, Maria Elisabetta Alberti Casellati, la ministre du Travail, Marina Elvira Calderone, la ministre de la Famille, de la Natalité et de l’Egalité des chances, Eugenia Roccella.

(AFP)

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