FranceLe réchauffement climatique signe l’arrêt de mort d’un refuge des Alpes
La cabane de la Pilatte, perchée à 2577 m dans le massif des Écrins, en Isère, bien connue des alpinistes, ferme définitivement. La fonte du glacier tout proche a rendu le sol rocheux instable.
Le refuge de la Pilatte, situé à 2577 m d’altitude dans le massif des Ecrins en Isère, ferme définitivement pour raisons de sécurité, le réchauffement climatique déstabilisant le socle rocheux sur lequel il est bâti, selon la Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM).
Le refuge, ouvert en 1954 et qui servait de camp de base pour de nombreuses courses d’alpinisme, était déjà fermé depuis l’été 2021 du fait de la fonte accélérée du glacier de la Pilatte, à l’origine d’un «phénomène paraglaciaire» qui a provoqué l’apparition d’importantes fissures au niveau du refuge. Ces fissures étaient suivies annuellement par des experts depuis les années 1990.
Des mesures de suivi géologique menées parallèlement autour du bâtiment ont toutes accusé une «accélération nouvelle et brutale» au printemps 2021, «entraînant une fragilisation de la structure du refuge», explique la Fédération dans un communiqué sur son site internet.
Le glacier a perdu 50 mètres d’épaisseur en trente ans
Le glacier, qui jouait le rôle de contrefort du socle granitique, a «perdu près de 50 mètres d’épaisseur depuis le début des années 1990», note la FFCAM. «L’état de catastrophe naturelle est reconnu, et l’expertise assurantielle est en cours. Des études géologiques sont menées depuis un an pour comprendre les phénomènes en jeu, évaluer la stabilité du socle rocheux et son impact sur la sécurité des pratiquants», souligne la fédération.
Une solution provisoire à proximité du refuge sera mise en place cette année pour permettre aux guides d’accompagner des groupes sur les courses autour du refuge, poursuit-elle. L’avenir du bâtiment, composé de la partie construite en 1954 et d’une autre édifiée en 1994, «est quant à lui très incertain», prévient-elle.