Cyclisme: Daniel Atienza: «Miguel Indurain m’avait lancé sa casquette et un bidon»

Je suis Moudonnois de naissance et j’y habite toujours. Cette région de la Broye, je la connais bien. Valbroye est à côté de chez moi. Le parcours emprunté ce vendredi par les coureurs, ce sont mes routes d’entraînement. C’est ici où j’ai donné mes premiers coups de pédale.

Il n’y a que des bons plans vélo car on vit dans une région fantastique! Il n’y a pas beaucoup de plats, c’est vrai, si ce n’est entre Moudon et Payerne en suivant la Broye. Autrement, on a une quantité de petites routes très sympathiques et je pense que le constructeur du parcours Bernard Bärtschi, Broyard lui aussi, a réussi à en dégoter beaucoup. Un bon plan vélo? Faites l’étape du jour!

Le Tour de Romandie c’est ce qui m’a mis en selle. Comme je ne viens pas d’une famille cycliste, j’ai essayé un peu tous les sports qu’on peut pratiquer dans la région avant de commencer le vélo à Lucens. Le Tour de Romandie passait devant chez moi quand j’étais gamin et j’avais des souvenirs de Miguel Indurain qui était sur le Tour. Je me souviens être allé le voir et il m’avait lancé un bidon et une casquette. On ne se rend pas compte à quel point, quand on est enfant, ce genre de petits gestes peut avoir des répercussions. Cela m’avait fait envie d’être à la place de tous ces grands coureurs. J’en ai toujours rêvé. C’est ensuite la course qui m’a révélé au public romand avec notamment une belle place dans les dix premiers au général en 2005 (8e) et des places à l’avant sur les étapes de montagne. Cela a toujours été pour moi l’objectif de ma saison.

J’en ai beaucoup, mais peut-être cette étape de montagne à Anzère en 2005. Je termine sauf erreur troisième ou quatrième de l’étape et je me retrouve ensuite troisième du général le soir juste avant le contre-la-montre du lendemain. C’était énorme parce que cela ne m’était pas arrivé souvent dans ma carrière de jouer la gagne, surtout au niveau d’une épreuve aussi relevée que le Tour de Romandie. Je me souviens très bien car le chrono se passait à Lausanne et je m’élançais dans les trois derniers, juste avant un certain Alberto Contador. C’était un jeune coureur qui débarquait, qui avait gagné une étape. On était dans le même hôtel et on s’est retrouvé à manger en même temps. C’est là qu’on a vraiment sympathisé. Avec la carrière qu’il a faite ensuite, c’était un sacré souvenir.

Moudon a toujours été très actif avec le Tour de Romandie avec plusieurs organisations d’étape. Quand j’étais coureur, je me souviens d’une spécialement puisque c’était ma première participation. On partait de chez moi pour aller à Nendaz. Sinon, j’ai été ensuite dans les comités d’organisation d’étape à Moudon comme un chrono en 1999 que Laurent Jalabert gagne. J’ai forcément énormément de souvenirs dans ma région avec toujours beaucoup de public. Pour moi, le Tour de Romandie c’est ça: le public, la famille et les amis. C’est la course de la maison avec un bain de foule. Cette année cela fait d’ailleurs particulièrement plaisir de retrouver cette ferveur car Tour de Romandie égale chaleur humaine et public.

Cela fait depuis 2008 que je suis consultant pour la RTS et c’est un plaisir, un honneur et un privilège de commenter cette étape avec Romain Roseng. Alors bien entendu je serai en cabine et sur la ligne. Je vais pouvoir suivre ça de très près.