HaïtiLes USA «engagés» dans la création d’une force de police internationale
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a assuré, ce jeudi, que les États-Unis étaient «activement engagés» dans la création d’une force de police internationale à Haïti.
Les États-Unis sont «très activement engagés» dans la création d’une force de police internationale à Haïti, pays miné par la pauvreté et la violence, a assuré jeudi le secrétaire d’État américain Antony Blinken à Georgetown, où se trouve le siège du Caricom (pays des Caraïbes).
«Nous sommes en pourparlers très actifs avec des pays de la région et d’ailleurs. Nous discutons aussi activement avec les Nations Unies (…) Il s’agit en partie de s’assurer que les pays s’engagent à jouer un rôle important dans cette force, en particulier en identifiant un pays qui jouerait le rôle de chef de file. Là encore, nous sommes très activement engagés dans cette voie», a indiqué M. Blinken.
«Nous sommes saisis d’une grande urgence en ce qui concerne ce pays. Nous avons travaillé d’arrache-pied sur plusieurs lignes d’action», a-t-il ajouté. «Comme vous l’avez entendu de la part des dirigeants d’Haïti, du peuple haïtien (…) il existe un consensus sur la nécessité d’une sorte de force multinationale pour soutenir le travail de la police et tenter de créer un espace et un climat plus sûrs», a précisé le secrétaire d’État. Il faut que «le gouvernement puisse reprendre le contrôle sans qu’il soit dominé par les gangs comme c’est le cas dans de nombreuses parties du pays», a-t-il fait valoir.
264 personnes accusées d’appartenir à des gangs tuées depuis avril
Le premier ministre haïtien Ariel Henry réclame depuis près d’un an une intervention internationale, mais aucun pays ne s’est encore déclaré prêt à prendre la tête d’une force d’intervention. Antony Blinken qui s’est entretenu mercredi soir avec Ariel Henry, en marge du sommet du Caricom à Trinité-et-Tobago, avait alors appelé la «communauté internationale» à «se rassembler».
Au moins 264 personnes accusées d’appartenir à des gangs ont été tuées par des groupes de justiciers autoproclamés depuis avril en Haïti, a indiqué jeudi l’ONU dans le pays en crise. Devant l’incapacité de la police à faire face à la violence sans précédent des gangs qui contrôlent une majorité du territoire de la capitale Port-au-Prince, des habitants ont décidé de faire justice eux-mêmes.
«La population haïtienne est piégée dans un cauchemar éveillé», a commenté plus tôt dans la journée le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui s’est rendu samedi à Port-au-Prince. «La situation humanitaire est plus qu’effroyable. Les gangs cruels ont le contrôle de la population d’Haïti», a-t-il ajouté.