Afrique du Sud: L’enquête bat son plein pour percer le mystère de la mort de 21 jeunes dans un bar

Publié

Afrique du SudL’enquête bat son plein pour percer le mystère de la mort de 21 jeunes dans un bar

Alors que treize garçons et huit filles ont perdu la vie, une survivante parle d’une «odeur suspecte». D’autres pistes sont évoquées, dont une intoxication à l’alcool ou un empoisonnement.

Le drame a fait 21 morts, et 31 personnes ont été conduites à l’hôpital, souffrant de vomissements, maux de tête ou de douleurs au dos et au thorax.

Le drame a fait 21 morts, et 31 personnes ont été conduites à l’hôpital, souffrant de vomissements, maux de tête ou de douleurs au dos et au thorax.

AFP

En Afrique du Sud, le bar où 21 jeunes ont trouvé la mort, au cours du week-end, dans des circonstances mystérieuses, était passé, lundi, au peigne fin par la police, à la recherche d’indices, des survivants décrivant «des corps étendus» et «une odeur» suspecte.

À l’aube, dimanche, les corps de 17 jeunes, dont certains âgés de seulement 13 ans, ont été retrouvés dans un «shebeen» (bar de township, banlieue pauvre) d’East London, ville située au bord de l’océan Indien. Quatre sont décédés plus tard à l’hôpital. Treize garçons, huit filles, aucune blessure apparente.

«Les videurs n’ont pas pu gérer la foule»

Sinovuyo Monyane, 19 ans, une survivante, raconte la foule, le manque d’air: «Je me suis évanouie. J’étais à bout de souffle, il y avait une forte odeur, une sorte de spray. Nous avons pensé à du gaz poivré.» Jointe au téléphone par l’AFP, la jeune femme, qui travaillait ce soir-là pour une marque d’alcool, a repris connaissance lorsqu’elle a reçu de l’eau dans le visage. «Il y avait des corps étendus. Certains les ont aspergés d’eau, mais ils n’ont même pas bougé.»

«Je me suis évanouie. J’étais à bout de souffle, il y avait une forte odeur, une sorte de spray.»

Sinovuyo Monyane, survivante

Selon le DJ, Luhlemela Ulana, la situation dans la salle bondée de l’immeuble de deux étages était devenue «ingérable». Il se souvient avoir tenté en vain de calmer les fêtards en arrêtant la musique. «Nous avons essayé de fermer la porte, mais les gens continuaient à pousser. Les videurs n’ont pas pu gérer la foule», explique-t-il. Le propriétaire du bar, appelé dans la nuit de samedi à dimanche, a évoqué une bousculade. Il risque des poursuites.

Autopsies en cours

Intoxication à l’alcool, empoisonnement, plusieurs pistes sont pour l’heure évoquées sur l’origine des décès. Des autopsies sont en cours, ont indiqué les autorités. Au total, 31 personnes ont été conduites à l’hôpital. Vomissements, maux de tête, certains se sont plaints de douleurs au dos et au thorax. Deux personnes sont encore hospitalisées.

«Des échantillons ont été prélevés et envoyés par avion aujourd’hui au Cap», à 800 km à l’ouest d’East London, où des tests notamment toxicologiques doivent être menés, a déclaré Unathi Binqose, un représentant du gouvernement chargé des questions de sécurité.

Pas d’arrestation pour l’instant

Une équipe spéciale d’enquêteurs a été envoyée de Pretoria. Pour l’instant, la police n’a procédé à aucune arrestation. Selon les autorités, la plupart des victimes sont des étudiants qui fêtaient les résultats des examens de fin de semestre. Dimanche, parents et proches des jeunes disparus s’étaient rassemblés devant le bar, pendant que des corbillards transportaient les corps vers la morgue.

Le ministre de la Police, en larmes, a décrit des images «terribles» après avoir vu les corps. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a regretté que des adolescents aient été admis «dans un lieu qui, à première vue, devrait être interdit aux personnes de moins de 18 ans».

En Afrique du Sud, la consommation d’alcool est interdite aux moins de 18 ans. Mais la législation n’est pas toujours appliquée. Les «shebeens» étaient des débits de boissons illégaux sous l’apartheid. Ils sont aujourd’hui autorisés ou tolérés dans les townships, anciens ghettos noirs.

(AFP)

Ton opinion