Tennis – Nick Kyrgios pris à partie dans les vestiaires de Melbourne Park

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TennisNick Kyrgios pris à partie dans les vestiaires de Melbourne Park

Le préparateur physique des Nos 1 mondiaux de double Nikola Mektic et Mate Pavic a voulu en découdre après la victoire électrique des «showmen» Nick Kyrgios et Thanasi Kokkinakis.

Mathieu Aeschmann
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Mathieu Aeschmann
Nick Kyrgios et Thanasi Kokkinakis célèbrent la «fête de la côtelette» contre Pavic-Metkic, laquelle va tourner au vinaigre.

Nick Kyrgios et Thanasi Kokkinakis célèbrent la «fête de la côtelette» contre Pavic-Metkic, laquelle va tourner au vinaigre.

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L’Australie du tennis décline une passion à deux faces: celle respectable pour ses «héros discrets», Ashley Barty et Alex De Minaur, derniers espoirs en simple. Et celle fusionnelle à tendance trash pour ses deux trublions préférés, Thanasi Kokkinakis et Nick Kyrgios, capables d’empiler 7000 personnes dans un stade en fusion pour un deuxième tour du tableau de double. Ce fut le cas vendredi soir, dans une Kia Arena absolument survoltée par la victoire des Australiens face à la meilleure paire du monde, les champions olympiques, Mate Pavic et Nikola Mektic (7-6 6-3).

Exploit retentissant, ambiance mémorable, la soirée aurait dû rester un bon souvenir. Elle a cependant pris une autre tournure une fois les caméras éteintes au point de devenir une petite «affaire» sur les chaînes de télévision locale samedi. «Juste pour vous dire qu’après la fête de la côtelette (sic) en double hier, le coach et le préparateur physique de mes adversaires nous ont menacés et voulaient en découdre dans la salle de gym, a twitté Nick Kyrgios au réveil samedi. Le tennis est un sport pacifique… Tout cela parce que j’ai bougé et que je les ai touchés avec une balle de tennis.»

Que s’est-il réellement passé dans les coursives de Melbourne Park tard vendredi soir? On ne le saura sans doute jamais et ce n’est pas trop grave. Mais cette anecdote révèle deux choses intéressantes.

Premièrement, la meilleure paire du monde a logiquement eu du mal à accepter cette défaite. Vainqueurs de neuf tournois en 2021, tenants du titre à Wimbledon, la Mecque du double, Mektic et Pavic visaient le Graal à Melbourne. Or, cette défaite face à deux talentueux intermittents du spectacle mêle un peu d’humiliation à leur déception. Elle vient en effet souligner que deux grands joueurs de simple impliqués sont plus forts que les meilleures paires du monde, une réalité qui, explosée au grand jour, fait du mal à une discipline en mal de reconnaissance.

«Il y a une paire immonde dans ce tournoi qu’il faut réussir à battre et, malheureusement, nous avons échoué.» La réaction à chaud de Nikola Mektic en conférence de presse introduit le deuxième enseignement. Le public de Melbourne Park cette année – même à 50% de capacité – est capable de faire imploser n’importe quel esprit habitué aux chaudes ambiances. Souvenez-vous de l’interview de Daniil Medvedev après sa victoire contre Kyrgios. Rarement le Russe avait semblé autant sur les nerfs. «Le public soutient les Australiens et je le comprends. Mais ils pourraient montrer un peu de respect pour leurs adversaires», a sobrement appuyé Mate Pavic. Sobrement, l’adverbe ne colle ni à Nick Kyrgios ni aux sentiments qu’il suscite.

Reste donc cette question: les Australiens, sur le court et en tribunes, en ont-ils trop fait? «C’est du double, les gars en face ont une main incroyable. Alors si tu as une balle courte, tu frappes fort sur eux, réagissait Mark Philippoussis, ancien finaliste à Wimbledon, sur Channel 9. Tu les allumes et tu t’excuses, même si tu ne le penses pas. C’est le double. Après, l’ambiance était tellement folle hier soir que, mélangée à la déception, cela a dû les pousser à sortir de leurs gonds.»

Le reste du tableau de double est prévenu: cette année, la paire Kyrgios-Kokkinakis joue à trois. Et cela va continuer de faire du bruit.

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