GUERRE EN UKRAINELes hausses de prix nécessitent une augmentation de l’aide sociale
Le renchérissement provoqué par le conflit russo-ukrainien touche le plus durement les personnes déjà dans le besoin. Milieux caritatifs et institutions d’action sociale réclament l’adaptation de l’aide étatique.
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Le prix de l’essence a grimpé de plus de 35% en un an.
20min/Simon GlauserLa hausse des prix provoquée par le conflit en Ukraine touche le plus durement celles et ceux qui sont déjà les plus démunis, tels les bénéficiaires de l’aide sociale, rapporte le SonntagsBlick du jour. En juin dernier, ce renchérissement a continué à grimper au taux impressionnant de 3,4% que le pays n'avait plus connu depuis 1993. Mais c’est peu comparé au taux d'inflation pour les combustibles et carburants: 35,4% en un an pour l'essence, 43,55% pour le gaz et même 88% pour le mazout!
Personnes démunies sans marge de manœuvre
«La plupart du temps, les personnes démunies n'ont aucune marge de manœuvre financière», souligne Aline Masé, responsable du service de politique sociale de l'œuvre d'entraide Caritas. «Si elles doivent dépenser plus d'argent pour l'énergie, le logement et la nourriture, elles doivent l'économiser ailleurs». Par exemple en renonçant à une visite médicale. Elle exige donc une hausse des montants que verse l’aide sociale pour les besoins de subsistance de base, déjà trop bas aujourd'hui, et qui devient encore plus urgente avec le renchérissement, comme elle le souligne.
La Conférence suisse des institutions d'action sociale (CSIAS) en appelle également à l’action. Et recommande aux autorités en charge de l'aide sociale de rembourser intégralement les frais accessoires de loyer actuellement plus élevés des bénéficiaires – même si les limites prévues pour les frais accessoires seront ainsi dépassées. Markus Kaufmann, directeur de la CSIAS, demande encore une compensation des coûts de l’alimentation, de l’éducation et des vêtements pour les plus démunis qui ont augmenté de 1,6% en juin. Ce qui représente des coûts supplémentaires de 16 francs par mois pour un ménage d'une personne et de 34 francs pour un ménage de quatre personnes.
Le dernier mot revient aux cantons
Le Conseil fédéral décidera cet automne d'une adaptation des besoins de base de l'AVS, de l'AI et des prestations complémentaires à l'évolution des prix et des salaires. «Le renchérissement actuel devrait être compensé dans la même mesure dans l'aide sociale», recommande Markus Kaufmann. Mais il revient aux cantons de décider si les directives de la CSIAS doivent être appliquées – « ou pas », rappelle le SonntagsBlick.