Assurance maladiePrès d’un Romand sur trois a changé de caisse
La hausse des primes a déclenché un «mouvement massif de changement de caisses», selon le site Comparis. Les Romands ont été les plus concernés.
- par
- Yannick Weber
L’ampleur de la valse entre les caisses maladie a été encore plus forte que l’ampleur de la hausse du prix moyen des primes. Selon le site Comparis, pas moins de 27% des Suisses ont fait les démarches pour changer d’assurance pour 2023. À titre de comparaison, «pendant des années, le pourcentage de personnes changeant de caisse était situé dans une fourchette à un chiffre», relève le site.
Ce sont surtout les jeunes, les hommes et les Romands qui ont le plus fortement quitté leur caisse pour aller là où c’est moins cher. Les moins de 36 ans ont été 41% à partir. Les hommes (32%) l’ont fait plus souvent que les femmes (21%). Pour ce qui est des régions, c’est la Suisse romande qui tient le haut du pavé, avec 31% des assurés qui ont claqué la porte, contre 25% en Suisse alémanique et 28% au Tessin.
D’Assura et Atupri à KPT
Dans certains cas, les mouvements ont été massifs. Toutes les personnes qui se sont inscrites à la caisse maladie KPT avaient été averties au moment de recevoir l’accusé de réception: «En raison du grand nombre de demandes de clients, le traitement peut prendre un peu plus de temps que d’habitude», était-il écrit. Et pour cause: KPT a raflé un grand nombre d’assurés chez ses concurrents. Elle aura, en 2023, environ 40% de clients en plus qu’en 2022.
À l’inverse, c’est du côté d’Assura et Atupri que la désertion semble avoir été la plus forte. Contacté, Assura dit attendre d’avoir des chiffres définitifs, d’ici février, avant de les communiquer. «Ce sont surtout les petits assureurs avec des hausses de primes modérées qui ont attiré de nombreux nouveaux clients», note Felix Schneuwly, expert de chez Comparis, cité dans le communiqué.
KPT doit engager pour faire face
Les afflux de clients chez un assureur ont des conséquences sur la charge de travail au sein de celui-ci. Les nouveaux venus chez KPT doivent-ils craindre de devoir patienter jusqu’à la Saint-Glinglin pour que leurs factures ou dossiers soient traités? Non, répond KPT. «Nous avons besoin d’environ 40 à 50 collaborateurs supplémentaires. Le recrutement a déjà commencé, indique Beni Meier, responsable de la communication. Nous sommes fiers d’avoir pu faire face avec succès au grand afflux de clients en automne. Nous mettons tout en œuvre en 2023 pour maintenir le standard élevé habituel de la KPT. Nous allons augmenter le personnel et investir dans l’automatisation et la numérisation.»
Valse: bis repetita en 2023
Comparis note que les personnes qui ont changé de caisse cette fin d’année devraient, pour nombre d’entre elles, à nouveau le faire en 2023. Il explique que si une caisse propose des primes plus basses qu’ailleurs et attire de nombreux nouveaux clients, elle «court le risque d’un taux de solvabilité insuffisant pour l’année à venir». L’OFSP, qui valide les primes, peut alors soit refuser la prime basse, soit l’accepter, mais ensuite devoir ordonner une hausse l’année suivante. «Après une augmentation des primes en cours d’année, la plupart des nouveaux clients repartent aussitôt», conclut Felix Schneuwly.