Ligue des champions de hockeyThibaut Monnet: «Le souvenir que toute la Suisse était derrière nous»
L’ancien attaquant valaisan a remporté la Ligue des champions avec Zurich en 2009. Le Martignerain et Jan Alston, deux des héros du «Z», évoquent ce titre continental.
- par
- Chris Geiger
«Aujourd’hui encore, les gens que je croise dans les patinoires ou dans la rue me parlent de ce match.» Quinze ans déjà se sont écoulés depuis cette fameuse soirée du 28 janvier 2009, pourtant le triomphe des Zurich Lions sur la scène européenne demeure dans tous les esprits. Des héros comme Jan Alston évidemment, mais aussi des suiveurs assidus et d’un public plus large.
Car la finale retour, remportée 5-0 par le «Z» face aux Russes du Metallurg Magnitogorsk (2-2 au match aller dans l’Oural), avait mobilisé bien plus que les 6200 spectateurs de l’ancienne Diners Arena de Rapperswil. Tout le pays, à quelques exceptions près, était à l’arrêt pour ce qui était alors un véritable événement national.
«J’ai le souvenir que presque toute la Suisse était derrière nous, se rappelle Thibaut Monnet. Il y avait un énorme engouement, même pendant les matches de poules. Et en finale, les gens voulaient voir si les petits Suisses allaient réussir à battre les grands Russes.»
Ce soutien populaire, Jan Alston s’en souvient aussi très bien. «On avait senti cette énergie de tout le monde à travers le pays, témoigne-t-il. C’était vraiment incroyable. Mon seul regret reste qu’on n’avait pas pu jouer cette partie au Hallenstadion car il était déjà occupé. Mais l’ambiance à Rappi était superbe. Chaque fois que je retourne dans cette patinoire, j’ai d’ailleurs toujours une petite pensée pour cette soirée.»
Celle-ci avait alors débouché sur «le plus grand succès du hockey suisse avec la médaille de bronze olympique aux Jeux de St-Moritz en 1928 et 1948», selon les médias de l’époque. Les principaux protagonistes, s’ils se montrent un poil plus mesurés, soulignent quand même l’importance du titre et de l’exploit réalisé.
«On avait toujours l’habitude d’entendre que les Russes, les Suédois ou les Finlandais étaient meilleurs, reprend Thibaut Monnet. Grâce à cette compétition, on avait prouvé que le hockey suisse était d’un très bon niveau, qu’on avait un très bon championnat et qu’on pouvait très bien batailler sur la scène continentale.»
Plongée dans l’inconnue
Pourtant, c’était une plongée dans l’inconnue la plus totale pour la formation alors dirigée par Sean Simpson au moment d’aborder cette compétition, la première – et finalement seule – édition sous ce format réunissant les douze meilleures équipes européennes.
«Je me souviens que notre chef des finances, en montant les escaliers pour prendre l’avion avant le premier match, m’avait demandé si je pensais qu’on allait réussir à gagner au moins un match sur l’ensemble de la compétition, sourit Jan Alston, aujourd’hui directeur sportif du HC Davos. On s’est surpris nous-mêmes. On a bien joué, pris confiance pour finalement dérouler et réussir quelque chose d’extraordinaire.»
Le «Z» s’était extirpé d’un groupe contenant les Tchèques du Slavia Prague et les Suédois de Linköpings, avant d’éliminer les Finlandais d’Espoo Blues en demi-finale et, donc, de brandir la coupe aux dépens de Magnitogorsk.
«Ce titre a été en quelque sorte un aboutissement, poursuit le Canado-Suisse. Toute la Ligue des champions a été une aventure extraordinaire. Forcément, dans ma mémoire, c’est un des tops de ma carrière.»
L’ancien attaquant, qui avait terminé sixième compteur du tournoi avec huit points en autant de parties, avait inscrit la quatrième réussite zurichoise lors de la finale retour sur un assist de… Thibaut Monnet. Pour le Valaisan, septième gachette de la Ligue des champions avec sept unités, cette épopée reste également un moment marquant de sa carrière.
«J’ai revu il n’y a pas si longtemps des images de cette finale, glisse l’ex-international suisse. Et on va dire que ça m’a rappelé que des bons souvenirs. C’était un trophée dur à aller chercher, car les autres équipes étaient assez coriaces. Au final, être champion d’Europe, c’est quand même assez cool, non?»
Champion «du monde»
Les Zurich Lions ne s’étaient pas arrêtés en si bon chemin puisque, le 29 septembre de la même année, ils avaient remporté la Victoria Cup contre les Chicago Blackhawks (2-1) dans une rencontre opposant les champions d’Europe aux vainqueurs de la Coupe Stanley (NHL).
«Ce sont vraiment des souvenirs incroyables», admet volontiers Jan Alston. À Genève-Servette de se créer les siens, ce mardi soir (19h30) aux Vernets, face aux Suédois de Skelleftea.