Football: Blindé, Yverdon Sport débute 2024 par une victoire

Découvrir l’Yverdon Sport version 2024, c’est se retrouver confronté à l’exercice du tri dans ses idées. Concevoir le terrain d’une part, le reste de l’autre. Et la première chose, c’est qu’YS a réalisé un bien joli coup en ouvrant son année mardi par une victoire face à Lucerne (2-1). Elle vaut trois points, mais fait aussi apparaître une direction. Celle de la 6^e place plus que de la lutte pour le maintien.

À Yverdon, il y a ce qui change. Et ce qui ne bouge pas. Varol Tasar s’est chargé de passer le message mardi. Sans doute MVP du premier tour des Verts, l’ailier a encore pris la lumière en se retrouvant tant à l’origine de l’ouverture du score qu’à la conclusion de l’importantissime 2-1 de la 88^e. La première fois qu’il s’était essayé à l’aventure romande (à Servette en 2019), l’Allemand l’avait plutôt mal vécu. Visiblement, la seconde tentative était la bonne, tant il a sans doute atteint la forme de sa vie dans le Nord vaudois.

Passé les réjouissances de circonstances de la soirée, que faire du reste? On s’en est évidemment aperçu mardi, les questionnements souterrains ont tendance à disparaître en tribune lorsqu’il s’agit de réclamer un penalty et de célébrer un but. Cela ne les empêche pas d’exister. Au centre des interrogations, la tentative de compréhension du projet yverdonnois. Celui-ci s’est étoffé de cinq nouveaux joueurs depuis le début du mercato. Le public du Stade municipal en a découvert quatre face à Lucerne, notamment le milieu Mathias Olesen, dont l’arrivée a été annoncée par le club quelques heures avant le match. Ne manquait que le demi norvégien Magnus Grodem.

Un œil à la distribution des licences permet de comprendre qu’YS est probablement arrivé au terme de son mercato. À moins qu’il ne parvienne à prêter l’un ou l’autre de ses joueurs, ce qui lui offrirait jusqu’à deux places supplémentaires pour de nouvelles recrues. Il est question ici de spéculation. Dans les faits, il convient de se questionner sur la durabilité de l’effectif nord-vaudois. Ce qui, même dans un projet de trading, doit être pris en compte. 

Élément prometteur prêté par la Juventus, Marley Aké a directement pris place dans le onze de base yverdonnois. Cela pourrait assez rapidement devenir une évidence: l’ailier français semble s’appuyer sur des qualités qui en font un Christopher Lungoyi en mieux. Il y a six mois encore, ce dernier valait comme une des recrues phares de l’été à Yverdon. Que va-t-il devenir? Mardi, il est entré en jeu pour les dix dernières minutes.

Yverdon Sport a bâti une partie de son recrutement cette saison sur des prêts. Soit des éléments qui ne possèdent pas de valeur directe pour le club, mais qui peuvent en avoir dans une logique de réseau. L’international luxembourgeois Mathias Olesen est de ceux-ci. Il y a quelque chose d’étonnant à voir débarquer une recrue éphémère dans un secteur de jeu où Alessandro Mangiarratti possède déjà l’embarras du choix. Le coach d’YS y verra sans doute un luxe. Pour permettre à son équipe de ne pas en rester à ce premier succès.