Le Festival du film de Zurich rompt avec Läderach

Publié

CinémaLe Festival du film de Zurich rompt avec Läderach

Un documentaire faisant état de violences commises au sein d’une école religieuse fondée par l’ancien directeur du chocolatier a conduit à l’annulation du partenariat.

Lors de l’édition 2022 du Festival du film de Zurich.

Lors de l’édition 2022 du Festival du film de Zurich.

FFZ

Quelques jours après la diffusion d’un documentaire faisant état de violences commises au sein d’une école religieuse fondée par l’ancien directeur de Läderach, le chocolatier suisse en subit les conséquences: la fin de la collaboration avec le Festival du film de Zurich.

Le festival a annoncé samedi soir avoir décidé avec Läderach la fin de leur partenariat, après la diffusion du documentaire de la chaîne publique suisse SRF qui «a bouleversé tout le monde».

Veiller au plaisir du cinéma seul

«Bien qu’aucun reproche ne soit fait à l’actuelle direction de Läderach, la souffrance des victimes présumées est néanmoins associée au nom de la famille et de l’entreprise. Par cette décision, nous souhaitons veiller ensemble à ce que seul le plaisir du cinéma soit au centre du festival», a écrit la direction du festival dans un communiqué.

Le documentaire, diffusé la semaine dernière par la SRF, fait état de violences systématiques contre les élèves de l’école évangélique de Kaltbrunn, dans le canton de Saint Gall. L’école a été fondée en 1995 par Jurg Läderach, ancien président de l’entreprise de chocolat. Selon le documentaire, il est accusé d’avoir lui-même battu des élèves, ce qu’il nie catégoriquement. L’entreprise a été créée il y a 60 ans par le père de Jurg, Rudolf, et compte désormais plus de 1000 employés et plus de 100 magasins dans 15 pays.

«Climat de peur»

Dans une interview accordée au quotidien «Tages-Anzeiger», Johannes Läderach, fils de Jurg et actuel directeur de l’entreprise, a raconté avoir été élève lui-même dans cette école. S’il assure n’y avoir jamais été battu, il raconte avoir «fait l’expérience du climat de peur».

Il a insisté sur le fait que l’actuelle direction souhaitait la transparence sur d’éventuelles violences, et avait ordonné il y a quelques années une enquête externe. Cette enquête a donné lieu à un rapport décrivant «une théologie de la peur» et une «culture de la dénonciation, de la manipulation et de la menace», selon le documentaire.

(AFP)

Ton opinion