Votations 18 juinLe Conseil fédéral lance la campagne sur la loi Covid
Les Suisses se prononceront le 18 juin sur la prolongation d’une partie de la loi Covid-19 décidée par Berne et le Parlement. Alain Berset a défendu cette prolongation combattue par référendum.
- par
- Christine Talos
Le Covid ne fait plus peur à personne et toutes les mesures sanitaires ont été levées depuis bien longtemps. Pourtant, les Suisses devront se prononcer une 3e fois (!) sur la base légale qui régit la lutte contre la pandémie. En effet, le Parlement a décidé de prolonger la loi Covid en partie jusqu’à juin 2024. Au plus grand dam des associations Mass-Voll et les Amis de la Constitution qui ont lancé avec succès un référendum (lire l’encadré).
Le ministre de la Santé Alain Berset s’est donc vu contraint de défendre une nouvelle fois la loi. Il a souligné que les dispositions prolongées permettaient de continuer à importer et utiliser des médicaments contre le Covid, même ceux qui ne sont pas encore autorisés en Suisse. «Plusieurs produits ont ainsi pu être administrés à ceux qui en avaient besoin», a-t-il rappelé.
Accès maintenu aux certificats
La prolongation permettra aussi de garder une base légale pour pouvoir émettre des certificats Covid en cas de besoin. «On ne sait pas comment les pays vont se comporter l’automne prochain. Et certains continuent d’exiger une preuve de vaccination ou un test négatif, comme le Brésil ou l’Indonésie», a souligné le président de la Confédération. L’application SwissCovid, actuellement désactivée, pourrait aussi au besoin être réactivée.
La Confédération pourra aussi, grâce à ces dispositions prolongées, obliger les employeurs à autoriser le télétravail pour les personnes vulnérables, a encore ajouté Alain Berset. Elle pourra aussi, en cas de problème, permettre aux frontaliers d’entrer en Suisse afin de garantir notamment la bonne marche des hôpitaux dans les régions frontalières.
Médicaments en cours de financement
Mais surtout, a insisté le Fribourgeois, la loi prolongée permettra de continuer de financer des médicaments prometteurs qui sont sur le point d’aboutir. «Ils marchent mieux que je ne l’imaginais et on a besoin de cette prolongation pour les financer jusqu’au bout», a-t-il plaidé.
Que va-t-il se passer si le peuple dit non à la loi Covid le 18 juin? «Tous ces éléments de la loi tomberont au 31 décembre 2023, nous n’allons pas essayer de contourner cette décision», a répondu Alain Berset. «Mais ce serait ennuyeux d’avoir accompagné le développement de ces médicaments et de devoir tout laisser tomber à la fin. Ce ne serait pas très efficient».
Prolongation inutile et injustifiée, selon les opposants
Du côté du comité référendaire «Mesures NON», on estime que la pandémie est terminée. «Il n’y a donc aucune raison valable de prolonger les parties expirées de la loi Covid, une telle atteinte massive aux droits fondamentaux n’est pas justifiée», estime-t-il. Pour lui, la réintroduction d’un certificat est inutile. «Même pour les voyages à l’étranger, il n’est pas nécessaire. Si une vaccination est requise pour l’entrée dans un pays tiers, elle peut être prouvée par le carnet de vaccination reconnu dans le monde entier», estime-t-il. «Avec la pandémie, la Suisse a été divisée comme jamais auparavant. Un climat de peur et de méfiance s’est installé. Nous pouvons laisser derrière nous ces heures sombres», estime-t-il.
3e vote sur la loi Covid
Mass-Voll et les Amis de la Constitution s’attaquent pour la 3e fois à la loi Covid-19 via des référendums, mais le peuple a jusqu’ici toujours soutenu le Conseil fédéral dans sa gestion de la pandémie. En juin 2021, les Suisses avaient accepté cette base légale à 60,2%. En novembre 2021, ils avaient même dit oui à 62%, malgré une campagne tendue et de nombreuses manifestations.