Egalité femmes-hommes: Une bonne et une mauvaise nouvelle: écarts salariaux au plus bas, mais…

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Égalité femmes-hommesUne bonne et une mauvaise nouvelle: écarts salariaux au plus bas, mais…

La Confédération a livré ses dernières données bisannuelles mardi. Les conclusions, positives ou négatives, dépendent de par quel bout de la lorgnette on les regarde.

Yannick Weber
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Yannick Weber
Plus les revenus sont élevés, plus les écarts sont grands, remarque l’OFS.

Plus les revenus sont élevés, plus les écarts sont grands, remarque l’OFS.

20min/Stevan Bukvic

Tout est question de point de vue ou de posture politique. «En 2020, l’écart salarial global entre les sexes a diminué», titre le communiqué de l’Office fédéral de la statistique (OFS), publié mardi. En réaction, le syndicat Travail.Suisse se dit «consterné par la nouvelle augmentation de la discrimination salariale». Des constats opposés et pourtant personne ne ment ni ne manipule les chiffres.

Dans l’absolu, l’écart de salaires moyens entre hommes et femmes a en effet diminué et a même atteint un plus bas historique depuis que l’OFS le détermine. Il était de 18,0% en 2020, contre 19,0% en 2018. La baisse est surtout tirée par le secteur public, tandis que les écarts stagnent dans le privé. L’écart est constitué de facteurs explicables, par exemple le fait que les femmes ont plus souvent des temps partiels. On prend aussi en compte la formation, la position hiérarchique, l’expérience.

En pour-cent mais aussi en francs

Une fois ces éléments déduits, il reste la différence salariale «inexpliquée», considérée comme le signe des discriminations. «Aujourd’hui, presque la moitié de toutes les inégalités salariales entre femmes et hommes (47,8% en 2020) est discriminatoire et cette proportion augmente régulièrement depuis 2014», constate Travail.Suisse, s’appuyant sur les chiffres de l’OFS.

Or Travail.Suisse se base ici sur une donnée assez peu pertinente. Imaginons un monde idéal où les inégalités n’existeraient pas. Un jour, un écart salarial inexpliqué d’un franc apparaîtrait. La part «inexpliquée» de l’écart salarial serait de 100%… mais ne serait toujours que d’un petit franc dans l’absolu.

Toutefois, en valeur monétaire, le constat de Travail.Suisse reste valide: la discrimination salariale augmente. En moyenne et en francs, l’écart inexpliqué se monte à 717 francs par mois en 2020 alors qu’il était de 686 francs en 2018, de 642 francs en 2016 et de 599 francs en 2014. L’OFS relève toutefois qu’il n’y a «pas de liens linéaires absolus entre toutes ces valeurs». Il faut par exemple se rappeler que cet écart est à mettre en relation avec le niveau général des salaires, qui lui aussi augmente année après année… même si sans doute moins vite que les inégalités.

Grandes différences entre secteurs

Les syndicats sont friands de formulations globalisantes et chocs. L’Union syndicale suisse, dans sa réaction mardi, dit que «les femmes gagnent 717 francs par mois de moins que les hommes». Or ce chiffre n’est qu’une moyenne et ne tient pas compte des grandes différences entre secteurs et classes de salaires. Par exemple, les hommes à bas salaires ne sont qu’un peu moins mal payés que les femmes à bas salaires. Dans l’hôtellerie et la restauration, l’écart est aussi relativement réduit. Par contre, chez les cadres et dans des secteurs spécifiques, la différence inexpliquée est immense. Dans la finance et les assurances, elle est de 32,4%. Vu les salaires élevés du secteur, la différence est donc largement plus élevée que les 717 francs de moyenne calculés par l’OFS. 

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