FootballÀ Thoune, le FC Sion veut prendre un ascendant psychologique
En l’emportant ce vendredi à la Stockhorn Arena, le club valaisan mettrait son rival bernois à 5 points. Personne n’a oublié le scénario cauchemardesque du match aller (2-3).
- par
- Nicolas Jacquier
À l’instar de la majorité des équipes de Challenge League, les joueurs du FC Sion seront en vacances à partir du week-end prochain. D’ici là, il leur reste encore trois matches à disputer: après un très périlleux déplacement à Thoune ce vendredi (coup d’envoi à 20 h 15), ils recevront encore Nyon, dans une rencontre à rattraper ce mardi à Tourbillon, avant de terminer l’année en accueillant Schaffhouse dans sept jours, toujours devant leur public.
Trois matches qui diront comment les Valaisans passeront la pause hivernale. Aborderont-ils l’année 2024 toujours en position de leader? Auront-ils accentué leur avance d’ici là ou, à l’inverse, abandonné leur statut de chef de file?
Le rendez-vous de la Stockhorn Arena n’est pas le moins important des trois si l’on sait que le visiteur, en cas de victoire, reléguerait son principal concurrent à déjà cinq points, soit l’équivalent d’un appréciable matelas de sécurité. Si le match sera certes spécial compte tenu de son enjeu, Didier Tholot n’en fait pas pour autant un tournant décisif du championnat. «Quoi qu’il arrive, estime le coach de Tourbillon, le couperet ne tombera pas ce soir. Il reste bien trop de matches à jouer et de points à distribuer après cela…»
Ses joueurs ont par contre l’occasion rêvée de marquer leur territoire et de prendre en cela un indéniable ascendant psychologique sur leur adversaire.
Black-out d’un quart d’heure
Très attendues, ces retrouvailles entre Bernois et Valaisans vont aussi offrir à ces derniers la possibilité de solder le passé. Personne n’a oublié les rocambolesques circonstances du match du 25 septembre qui, devant 5500 spectateurs incrédules, avaient vu Sion, menant pourtant confortablement 2-0 à un quart d’heure de la fin, encaisser trois buts dans les ultimes minutes. Un renversement cauchemardesque qui, curieusement, allait cependant jeter les bases de son renouveau. Au point d’être considéré avec le recul comme un match ayant servi à libérer les consciences.
«Ce coup sur la tête nous avait aussi fait du bien pour les matches suivants, devait ainsi admettre le technicien français lors du point hebdomadaire, mercredi à Riddes. Ce soir-là, on avait concédé notre seule défaite de la saison jusqu’ici. Depuis, j’ai beau avoir revu la rencontre à trois reprises, ce qui nous est arrivé demeure inexplicable, résultant de facteurs non maîtrisables.»
Les images de ce black-out du 25 septembre restent gravées dans les esprits des joueurs et du staff du FC Sion. Forcément, l’idée d’une revanche a fait son chemin, Joël Schmied ne s’en cache pas. «Il y aura clairement un goût de revanche, confirme le défenseur. Il importera de rester concentré jusqu’à la dernière minute. Si l’on joue comme lors des 70 premières minutes du match aller, on gagnera. En revanche, si l’on joue comme lors du dernier quart d’heure, on sera en difficulté…»
Au moment de l’année où les organismes sont fatigués, l’aspect mental sera primordial. «Il s’agira d’être solide si l’on veut absolument passer les Fêtes à la première place, convient Schmied sur le site du club valaisan. Cela permettrait d’envoyer un signal fort à la concurrence et… de pleinement profiter des vacances.»
L’avantage du synthétique en décembre
Pour ce choc de tête, dirigé par M. Fedayi San, l’un des meilleurs arbitres du pays, Sion devrait récupérer son capitaine Reto Ziegler ainsi que Théo Bouchlarhem.
Alors que ses joueurs préfèrent habituellement évoluer sur une pelouse naturelle le reste de l’année, retrouver un revêtement synthétique en décembre pourrait cette fois paradoxalement servir leurs intérêts. Compte tenu des conditions hivernales, avec des pelouses souvent gorgées d’eau, l’herbe artificielle de la Stockhorn Arena pourrait cette fois se transformer en avantage pour les dribbleurs du FC Sion - on pense en premier lieu à Ilyas Chouaref et Théo Berdayes, dont le jeu très technique s’accommode mal de la météo hivernale.
À Sion, durant ces sept prochains jours, de faire en sorte de ne pas tout gâcher…