FootballLe SLO est-il déjà condamné?
Avant la reprise du football suisse ce week-end, le Matin.ch débat de quatre questions d’actualité. Ce samedi, la dernière place nous intéresse.
- par
- Florian Vaney
Daniel Visentini – Oui, l’espoir est trop fragile
À l’impossible, nul n’est tenu. Petit Poucet du championnat, le Stade Lausanne Ouchy est la lanterne rouge du classement avec onze petits points, déjà relégué à sept longueurs d’un Bâle qui va réagir. La situation est déjà tendue pour le locataire de la Pontaise. Elle devrait le rester.
Aucune fatalité ici, seulement une réalité. Le SLO, dans un romantisme mouillé d’espoirs, rêve d’un revirement fulgurant. D’une équipe qui aurait appris de son apprentissage compliqué de l’élite, d’une formation plus homogène désormais, avec un nouvel entraîneur (Ricardo Dionisio), avec des coups réalisés encore, si possible, par le directeur sportif Hirac Yagan en termes de renforts. Mais ces espoirs sont très fragiles.
La formidable euphorie de la promotion (ce barrage contre Sion) s’est très vite envolée. Deux victoires, cinq nuls et onze défaites: le bilan est famélique et il est difficile d’envisager le SLO devenir d’un coup une équipe capable d’enrayer cette spirale négative. À la faveur de quelques derbies vaudois, contre le LS ou Yverdon, il pourrait y avoir des embellies. Mais, par définition, une embellie n’est que passagère, un bref instant avant le retour du crachin.
Pour se sortir de l’ornière et viser ne serait-ce que la place de barragiste (le 11e rang), il faudrait que le SLO soit capable de constance et de réalisme. Or, les Vaudois sont jusque-là cette équipe qui ne profite pas de ses rares temps forts et qui craque dans ses temps faibles. Difficile de les voir céder la lanterne rouge dans ces conditions.
Florian Vaney – Cela dépendra d’Yverdon et Grasshopper
On retourne le problème dans tous les sens, en quête d’un peu d’espoir pour le SLO. Passons rapidement sur le FC Bâle, qui n’est pas un concurrent pour la relégation. On ne peut pas imaginer que le Lausanne-Sport en soit un non plus. Il en reste potentiellement trois. Winterthour sera-t-il intrinsèquement meilleur que les Stadistes ce printemps? Pas convaincu. Mais où que le regard se pose, le souci reste le même: Stade part avec au moins dix points de retard sur ses compagnons d’infortune.
Ses deux maigres chances de maintien reposent sur la même base. Stade Lausanne doit compter sur une perte de repères complète d’Yverdon Sport ou de Grasshopper. Les deux clubs incarnent l’exact opposé d’une équipe stable. YS a à peu près tout modifié autour de lui depuis l’arrivée des repreneurs américains l’été dernier, GC vient de changer de propriétaire, ce qui a entraîné le départ immédiat d’un des cracks de Super League, Theo Corbeanu.
L’un des deux plongera-t-il ce printemps? C’est imaginable. Leurs moyens demeurent largement plus conséquents que ceux du SLO, qui semble peiner à se renforcer sur le marché hivernal. Son plus grand espoir tient peut-être dans l’invocation du souvenir du barrage de juin dernier face à Sion. S’il s’accroche, un épisode 2 pourrait exister dans quatre mois.
À qui reviendra la 12e et dernière place de Super League?