BerneAu Parlement, les Valaisans sont parmi les plus volubiles
Le décompte des temps de parole au Palais fédéral montre que les élus alpins masculins mobilisent plus souvent le perchoir qu’à leur tour.
- par
- Eric Felley
Avec 1461 minutes de temps de parole, le conseiller aux États valaisan Beat Rieder (C/VS) est le parlementaire qui a le plus parlé durant cette 51e législature au Palais fédéral. En quatre ans, il a pris la parole plus de 500 fois. Cette performance ressort d’une analyse des données de quelque 1200 heures de débats effectuée par la SSR. en se basant sur les interventions écrites, extrapolées en minutes en fonction du débit de chacun.
Comme le temps de parole n’est pas limité au Conseil des États, c’est forcément dans cette chambre que l’on trouve les plus volubiles des orateurs. Après Beat Rieder, se classent cinq autres alémaniques. Le premier Romand est Carlo Sommaruga (PS/GE), qui s’est épanché durant 1102 minutes.
Au Conseil national, c’est Beat Flach, le Vert’libéral argovien, qui est en tête avec 699 minutes. Dans cette chambre, on trouve davantage de Romands au sommet du classement. En particulier les Valaisans: Benjamin Roduit est deuxième avec 620 minutes, Philipp Matthias Bregy (C/VS) troisième avec 574 minutes et Philippe Nantermod (PLR/VS), quatrième avec 572 minutes. Jean-Luc Addor (UDC/VS) pointe à la septième place avec 507 minutes, suivi de peu par Céline Amaudruz (UDC/GE) avec 503 minutes. Enfin Samuel Bendahan (PS/VD) prend la dixième place avec 486 minutes.
Selon Benjamin Roduit, cette prééminence de la prise de parole chez ses compatriotes tiendrait du «besoin d’une certaine visibilité» pour défendre les intérêts du canton dans les domaines de l’énergie, de l’aménagement du territoire et du loup.
Des femmes moins prolixes
Globalement les hommes s’expriment davantage et plus longtemps que les femmes, en particulier au Conseil des États. La conseillère aux États Céline Vara (V/NE) regrette «une forme de pression» sur elles dans la Chambre des cantons: «Non seulement on nous le dit, mais des attitudes le soulignent. Par exemple, certains hommes ne se gênent pas pour se lever et quitter la salle ou nous faire des remarques en prétextant que nous parlons trop ou trop longtemps». Ce mardi, c’est ce qui s’est passé lorsqu’elle a défendu sa motion sur l’eau de pluie au Conseil des États. Une bonne partie des sénateurs ont quitté la salle lorsqu’elle a pris la parole. Une partie est revenue pour voter non. Une dizaine n’a même pas pris la peine de revenir.