Hockey sur glaceHeidi traverse l’Europe pour «son» Genève-Servette
De l’Autriche à la Finlande, cette fan inconditionnelle des Aigles suit son équipe favorite à la trace. Elle est présente à Rauma pour assister à la demi-finale retour de Champions Hockey League entre Lukko et le GSHC.
- par
- Chris Geiger - Rauma
À bord de l’avion reliant Genève à Helsinki, un sac floqué du logo du GSHC attire notre attention. Sauf improbable coïncidence, son propriétaire voyage en direction de la Finlande pour assister à la demi-finale retour de la Champions Hockey League entre le champion de Suisse en titre et Lukko (2-2 à l’aller). La tentation est trop forte: Heidi, accompagnée de son fils, nous confirme qu’elle se rend à Rauma pour soutenir, ce mardi soir (17h30), «ses» Aigles qu’elle chérit depuis tant d’années.
Ce séjour express sur les bords de la mer de Botnie n’est pas son premier. Elle était déjà venue en octobre dernier pour la rencontre de la phase préliminaire perdue par la formation grenat. Trois mois plus tard, les paysages ont changé, les températures chuté. «Il y a une bonne vingtaine – voire plus – de degrés de différence, rigole Heidi. La dernière fois, on avait vu des gens se baigner. Bon, ils étaient courageux…»
De Innsbruck à Rauma
Difficile en ce 16 janvier de piquer une tête dans la «Ramanjoki», le canal enneigé et glacé traversant la petite ville finlandaise. Du Nord au Sud, du froid au chaud, Heidi a plus ou moins tout connu depuis le début de la compétition continentale, au rythme des exploits des hockeyeurs genevois et de leur avancée dans le tableau.
«On a commencé par Innsbruck au mois d’août, puis on a directement mis le cap sur Kosice, reprend l’originaire de Lyss. On a ensuite découvert une première fois Rauma en octobre et Växjö en décembre. Ce qu’on aime, c’est pouvoir combiner notre passion pour Genève avec la découverte d’endroits improbables. Sans oublier l’ambiance du hockey. Les pays sont différents, les caractères aussi. C'est aussi cela qui fait un peu le charme de ce sport.»
Parcourir l’Europe de long en large s’avère toutefois onéreux, spécialement lorsqu’on met le cap sur les pays nordiques comme la Suède ou la Finlande. L’investissement n’est d’ailleurs pas que financier pour Heidi et ses proches: nombreux sont les jours de congé ou de vacances à être dédiés au GSHC.
«On doit déjà facilement être à 5000 francs pour ces voyages, estime notre interlocutrice, qui travaille à 40%. Parfois, on profite de rester quelques jours supplémentaires pour visiter. C’est ce qu’on avait fait en octobre, à Helsinki. Et je dois aussi reconnaître que j’ai la chance d’avoir une patronne super. Elle m'a souvent arrangée pour que je puisse partir, alors que ce n’était pas toujours évident.»
Abonnée en Tribune Sud aux Vernets, Heidi ne regrette pas ses dépenses, bien au contraire. Ces voyages sont l’occasion pour elle de rentrer avec la tête et les bagages remplis de souvenirs. «Regardez ici, le Old Rauma, avec les décorations de Noël, c'est juste féérique.»
Pour la Bernoise d’origine, arrivée en 1981 dans la Cité de Calvin, le hockey sur glace a toujours fait partie intégrante de sa vie. Elle cite le Mondial de 1971 organisé à… Berne et Genève comme un moment marquant de sa jeunesse. Cette flamme, elle continue donc de la cultiver aux côtés de son mari et de son fils.
«La passion pour ce sport est effectivement ancrée dans la famille, sourit-elle. Mais cela m’arrive aussi de voyager seule, ou avec des amis. Lorsque je pars avec mon fiston, le choc générationnel nous sépare et c’est plutôt chacun de son côté. Puis on se retrouve au match!»
Satané été
Heidi, qui attendait impatiemment le retour de «son» GSHC en Champions Hockey League, ne sillonne pas uniquement le Vieux Continent. Elle participe également à la grande majorité des déplacements du club grenat en National League, partout à travers la Suisse. «Du coup, c’est vrai qu’en mai, juin ou juillet, ça me manque», se marre-t-elle.
Alors forcément, une qualification historique des Aigles pour la finale européenne serait une belle récompense pour les courageux fans genevois qui, comme Heidi, ont entrepris le long périple jusqu’à Rauma.