Football: Entre Servette Chênois et Zurich, la rivalité continue de fasciner

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FootballEntre Servette Chênois et Zurich, la rivalité continue de fasciner

Les deux meilleures équipes féminines du football suisse s’annulent toujours et encore de façon captivante. Après 10 victoires, les Genevoises ont cédé leurs premiers points de la saison (1-1) dimanche à la Fontenette.

Florian Vaney
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Florian Vaney
Eric Sévérac, l’entraîneur grenat, au milieu de ses joueuses.

Eric Sévérac, l’entraîneur grenat, au milieu de ses joueuses.

Bastien Gallay

Belle preuve de considération ou façon bien trouvée de donner de la visibilité à l’équipe féminine du club: appelez ça comme vous voulez. Servette a profité d’un match de sa formation leader de Women’s Super League pour officialiser l’immense coup que représente l’arrivée de Kevin Mbabu à Genève. Pas un mot sur les réseaux sociaux, pas une ligne sur le site du club: c’est à la Fontenette, pour le choc au sommet face à Zurich Frauen, qu’il fallait être pour s’assurer que l’international suisse foulera bien les couloirs grenat ce printemps. Voilà qui dit beaucoup d’une façon de penser: l’entité servettienne est un tout.

Il n’y avait pas là une présentation au rabais. Servette Chênois - Zurich, c’est la rivalité des années 2020 en première division féminine. Un duel captivant entre celles qui dominent le football suisse depuis la nuit des temps ou presque (Zurich), et celles qui sont apparues comme leurs prédateurs naturels il y a peu (Servette). La finale du dernier championnat est restée dans les mémoires (victoire zurichoise aux penalties), mais chaque partie vaut son pesant d’émotions et les pages d’histoire qu’elle noircit. Y compris celle de dimanche.

La recrue Coumba Sow sur le banc

Si Kevin Mbabu s’est contenté de donner le coup d’envoi, l’autre internationale pêchée dans les filets grenat cet hiver - éligible pour jouer cette partie, elle - a débuté sur le banc. Eric Sévérac a choisi de se passer de Coumba Sow, tout droit arrivée du Paris FC (elle est entrée à la 66e). Même pour une joueuse de son calibre, il faudra se faire sa place dans une équipe qui a remporté ses dix matches du premier tour.

La onzième victoire de rang se trouvait d’ailleurs sur les rails, avant que tout ne se fragilise. C’est aussi ça la rivalité Servette – Zurich: des certitudes qui se font et se défont, des problèmes, des solutions et un éternel chassé-croisé. Rien ne semblait pouvoir ébranler les Genevoises en début de rencontre. Il y a eu cette latte de Sandrine Mauron (quel match!), ce splendide coup franc victorieux d’Agata Filipa (16e, 1-0), puis cette main tendue d’Eric Sévérac, tout sauf gage de prémonition. L’entraîneur servettien montrait cinq doigts, comme cinq minutes pour calmer le jeu avant de reprendre de plus belle. C’est plutôt là que la solidité de son équipe s’est fissurée.

Jusqu’à ce que Zurich égalise (36e). Jusqu’à ce que tout devienne particulièrement indécis. Comme dans une rivalité dont on ne se lasse pas. Et qui a choisi de ne pas couronner les unes plus que les autres dimanche (1-1). Même si Servette Chênois y a laissé ses premiers points de l’exercice.

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