Union européenne: Le Parlement veut sanctionner les clients de prostituées

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Union européenneLe Parlement veut sanctionner les clients de prostituées

La résolution a été approuvée par 234 eurodéputés, alors que 297 ont voté non ou se sont abstenus. Les dépositaires du texte estiment que les écarts au sein de l’UE favorisent le crime organisé.

Le Parlement européen «invite les États membres à faire en sorte que le fait de solliciter, d’accepter ou d’obtenir un acte sexuel de la part d’une personne, en échange d’une rémunération, d’une promesse de rémunération, d’un avantage en nature ou d’une promesse d’un tel avantage, soit puni pénalement».

Le Parlement européen «invite les États membres à faire en sorte que le fait de solliciter, d’accepter ou d’obtenir un acte sexuel de la part d’une personne, en échange d’une rémunération, d’une promesse de rémunération, d’un avantage en nature ou d’une promesse d’un tel avantage, soit puni pénalement».

photo d’illustration 20min/Celia Nogler

Le Parlement européen a voté, jeudi, un texte qui prône de lutter contre la prostitution en pénalisant les clients, une politique adoptée notamment par la France et qui fait l’objet d’un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme. La résolution, non contraignante, a été approuvée par 234 eurodéputés (175 contre, 122 abstentions) lors d’un vote qui a divisé tous les groupes politiques, lors d’une session plénière à Strasbourg.

Porté par l’eurodéputée allemande Maria Noichl (groupe socialistes & démocrates), le texte encourage les pays de l’Union européenne à adopter le «modèle nordique» – la Suède ayant été la première, en 1999, à pénaliser les acheteurs de services sexuels. Ce modèle a aussi été adopté par l’Irlande et la France.

Sanctionner aussi les proxénètes

Le parlement «invite les États membres à faire en sorte que le fait de solliciter, d’accepter ou d’obtenir un acte sexuel de la part d’une personne, en échange d’une rémunération, d’une promesse de rémunération, d’un avantage en nature ou d’une promesse d’un tel avantage, soit puni pénalement».

Il prône aussi de sanctionner pénalement les proxénètes. Mais appelle à ne pas pénaliser les personnes prostituées elles-mêmes, comme le font des pays tels que la Croatie ou la Lituanie.

Tandis que la prostitution est légale et réglementée dans certains pays (Allemagne, Pays-Bas, Autriche notamment), le texte estime que les différences d’approches dans l’UE favorisent la criminalité organisée. «Ce rapport met en évidence la voie à suivre: créer des programmes de sortie et des alternatives, éradiquer la pauvreté et l’exclusion sociale, démanteler les stéréotypes et les inégalités, réduire la demande en s’attaquant aux clients», a déclaré Maria Noichl après le vote. Un texte similaire avait été voté par le Parlement européen, en février 2014.

À l’inverse, l’eurodéputée néerlandaise Sophie in’t Veld (Renew Europe, centristes et libéraux) a déploré «une résolution purement idéologique», qui «ne fera rien pour protéger les droits et la sécurité des travailleurs du sexe».

Incriminer les clients accroît la vulnérabilité des travailleurs du sexe

Treize ONG, dont Amnesty international et Human Rights Watch, regroupées dans une «coalition européenne pour les droits et l’inclusion des travailleurs du sexe», avaient appelé, début septembre, à rejeter ce rapport. Elles font notamment valoir que l’incrimination des clients accroit la précarité des travailleurs du sexe et leur vulnérabilité face aux violences et aux maladies infectieuses.

Elles rappellent aussi que la Cour européenne des droits de l’homme a déclaré recevable la requête déposée par 260 travailleurs du sexe, qui souhaitent l’abrogation de la loi française de 2016. La Cour doit se prononcer sur le fond, dans les prochains mois.

(AFP)

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