Mondiaux de ski alpinMarco Odermatt: «Je n’ai jamais ressenti de telles émotions!»
Le Nidwaldien est devenu champion du monde de descente aux Mondiaux de Courchevel/Méribel. «Odi» raconte ce moment émotionnel unique.
- par
- Sylvain Bolt Courchevel
En franchissant la ligne avec plus d’une seconde d’avance, Marco Odermatt savait qu’il avait réussi gros coup à Courchevel. Il a exulté, lorsqu’il a vu l’écart, mais plusieurs prétendants étaient encore au départ. «Je n’ai jamais ressenti de telles émotions, a expliqué le Nidwaldien, euphorique, après son titre mondial en descente. Il y a eu cette confirmation du temps. J’avais un bon sentiment et quand tu finis avec plus d’une seconde, comme skieur attendu, tu comprends que c’est une bonne course.»
Sa ligne et ses courbes ont frôlé la perfection. «C’est bien possible que j’ai réussi la course parfaite, même si je n’ai pas encore eu le temps de la revoir, a souri le Suisse. Mais franchement je ne sais pas où j’aurais pu être quelques centièmes plus rapide. Je me suis senti très bien du haut en bas, j’étais à la limite. J’ai remarqué que le ski fonctionnait bien, que les sauts étaient longs, c’est toujours bon signe.»
«Odi» réagit en patron
Au passage du meilleur descendeur du monde, Kilde (dossard 15), le Nidwaldien s’est pourtant mis dans tous ses états. «Oui, je n’avais jamais vécu ça, j’étais nerveux car il est imprévisible et le meilleur dans la discipline», a raconté «Odi». Le Norvégien a terminé derrière lui, mais il restait quelques prétendants. «Je craignais Marco Schwarz, parce qu’il était aussi rapide lors du troisième entraînement. Ensuite, je me suis dit que la médaille d’or était quasi acquise.»
A 25 ans, le leader du général de la Coupe du monde, qui n’avait jamais gagné une descente, a été sacré champion du monde de l’épreuve reine et a balayé les doutes après sa frustrante quatrième place en super-G. «Les jours précédant la course n’étaient pas les plus faciles mais j’ai vite oublié le super-G parce que ce n’était pas une mauvaise course», a souligné le Nidwaldien.
Après le super-G, le Suisse avait expliqué qu’il lui avait manqué ce pourcentage supplémentaire pour une médaille, ce qu’il a réussi à apporter dimanche. «C’était la grosse différence, je devais amener quelque chose de spécial pour avoir une médaille, je devais sortir le "all-in" et prendre plus de risques qu’en super-G, a expliqué le meilleur skieur du monde. Mais ce n’était pas facile pour la confiance, après ma blessure au genou. Chaque virage compliqué de la descente est sur la jambe gauche. Donc je ne m’attendais pas forcément à gagner vu la concurrence.»