Formule 1GP des Etats-Unis: Ça va barder!
Max Verstappen et Lewis Hamilton se partagent la première ligne du Grand Prix des Etats-Unis, dont le départ est donné ce dimanche soir. Celui qui remporte la course prendra la tête du classement.
- par
- Luc Domenjoz
Vendredi, au cours des essais libres, les deux Mercedes semblaient avoir un large avantage sur les Red Bull, à la peine, un peu comme à Istanbul, deux semaines plus tôt.
Mais comme à l’occasion du Grand Prix de Turquie, Sebastien Buemi a passé des heures, durant la nuit de vendredi à samedi, pour améliorer les réglages de la RB16B. Résultat: quelques minutes avant la fin de la séance de qualification, les deux Red Bull occupaient les deux premières places des qualifications.
«Ces qualifs ont été un combat»
Au prix d’un ultime effort, Lewis Hamilton est parvenu à revenir en pole-position provisoire, délogé à la dernière minute par Max Verstappen en dépit d’un léger crachin qui commençait à humidifier la piste. «J’ai donné tout ce que j’avais aujourd’hui, on n’aurait pas pu aller beaucoup plus vite », lâchait le Britannique après les qualifications. «Ces qualifs ont été un combat, il me semble que nous avons baissé de forme depuis les essais de vendredi. Et ces gars-là (les pilotes Red Bull, ndlr) sont diablement rapides.»
Les deux rivaux au championnat du monde, Max Verstappen et Lewis Hamilton, se retrouveront donc côte à côte en première ligne du Grand Prix des Etats-Unis ce soir (départ à 21 heures en Suisse). Ça va barder, car celui des deux pilotes qui remportera la course se retrouvera automatiquement en tête du classement du championnat.
Pour 15 millièmes
Avec ses six petits points d’avance, Max Verstappen se retrouverait en effet derrière Lewis Hamilton si celui-ci gagnait et que le Néerlandais terminait second, à moins que ce dernier ne signe le meilleur tour, ce qui les placerait à égalité parfaite au championnat.
Lewis Hamilton a eu chaud: Sergio Perez, sur l’autre Red Bull, partira troisième après s’être qualifié à 15 millièmes seulement du Britannique. Le Mexicain pourrait d’ailleurs bien gêner le pilote Mercedes au premier virage. Car avant de penser à la victoire, il faudra encore franchir ce fameux premier virage, tout en haut de la montée qui suit la grille de départ à Austin.
Un départ de tous les dangers
Un premier virage unique dans le championnat. Avec sa piste très large à cet endroit (copiant l’épingle de Hockenheim), il permet plusieurs trajectoires aussi rapides les unes que les autres, et favorise ainsi les attaques et les dépassements.
Jusqu’ici, la confrontation directe entre Lewis Hamilton et Max Verstappen s’est déjà conclue deux fois par un accrochage entre les deux rivaux (à Silverstone et à Monza).
Un nouvel accident n’est donc pas exclu, d’autant que chacun des duellistes sait les avantages et les faiblesses de sa machine par rapport à celle de son adversaire: la Red Bull est plus efficace que la Mercedes dans l’enchaînement des virages 2 à 10, tandis que la flèche noire se montre nettement plus rapide dans la longue ligne droite du fond du circuit - ce qui pourrait permettre à Lewis Hamilton de passer la Red Bull au premier tour.
Sergio Perez en embuscade
Un premier tour qui s’annonce très chaud, avec un Sergio Perez prêt à bondir pour gêner Lewis Hamilton. Valtteri Bottas, sur l’autre Mercedes, ne pourra pas aider son équipier (si tant est qu’il l’ait souhaité, ce qui n’est pas évident) puisqu’il part neuvième seulement, après un troisième changement de moteur en quatre courses.
Car il faut ajouter que le V6 turbo hybride Mercedes souffre de sérieux problèmes de fiabilité. Ceux-ci, jusqu’ici, ont épargné Lewis Hamilton, mais sa chance pourrait tourner au cours des six Grands Prix restant à disputer.
Soupçons chez Red Bull
Le règlement 2022 obligeant les équipes à changer totalement la physionomie de leurs monoplaces – jantes 18 pouces, ailerons plus petits, effet de sol –, tous les ingénieurs se tournent sur les futures voitures depuis avril dernier. Sauf chez Red Bull et chez Mercedes, où on continue de développer autant que possible les voitures actuelles pour remporter ce championnat 2021.
Chez Mercedes, après un début de saison difficile en raison de la philosophie de développement en « low rake » (fond abaissé à l’arrière), la W12 fonctionne nettement mieux. « Course après course, nous comprenons davantage notre voiture et nous parvenons à l’exploiter beaucoup mieux », explique Toto Wolff, le patron de Mercedes.
Chez Red Bull, on n’avale guère cette explication un peu trop simpliste. «Je crois plutôt que Mercedes utilise un dispositif d’optimisation de la vitesse de pointe», affirme Christian Horner, le patron de Red Bull. «Si vous regardez l’arrière de leur voiture, vous voyez qu’il s’abaisse… »
Accusations réfutées
L’équipe Red Bull fait ainsi allusion à des ressorts de suspension flexibles, qui s’abaisseraient avec l’appui en ligne droite (pour optimiser la vitesse de pointe), et qui remonteraient l’arrière de la voiture pour être plus efficace en virages.
Sachant que des dispositifs aérodynamiques mobiles sont interdits, l’écurie Mercedes flirterait ainsi avec la légalité. Ce que nie Mercedes: «Notre vitesse de pointe est uniquement due à l’addition de petits détails ajoutés tout au long de la saison, il n’y a rien de magique ici», rétorque Toto Wolff, le patron de Mercedes.
Sauber en mains américaines: ce serait fait
On en parle depuis plusieurs semaines, mais à en croire les rumeurs du paddock d’Austin, ce serait désormais fait, et sera peut-être annoncé aujourd’hui: la famille Andretti aurait acheté 80% de la société Islero Investments AG, basée à Hinwil, au siège de l’écurie Sauber.
A ce jour, cette société était détenue par la famille Rausing, représentée à son conseil d’administration par Finn Anders Egil Rausing. Mais la famille, suédoise d’origine, aurait accepté d’en céder la majorité à la famille Andretti, très implantée dans le sport automobile (et dans la viticulture!) aux Etats-Unis.
Michael Andretti, son patron, fils du champion du monde Mario Andretti, a lui-même piloté en F1 en 1993, chez McLaren, aux côtés d’Ayrton Senna - il a d’ailleurs été tant écrasé par le talent du Brésilien qu’il a interrompu sa saison avant son terme.
Si l’accord est confirmé, Michael Andretti pourrait bien placer son pilote, Colton Herta, dans la deuxième Sauber dès 2022. Ce dernier, un Californien de 21 ans, vient de remporter coup sur coup les deux dernières manches du championnat Indycar, la F1 sauce américaine. A suivre.