FootballYverdon Sport pourrait trouver refuge à la Tuilière
La ministre des Sports et présidente du Conseil d’État vaudois, Christelle Luisier, souhaite favoriser une solution cantonale dans l’accueil d’YS en début de saison prochaine. Les négociations sont en marche.
- par
- Florian Vaney
Yverdon Sport a perturbé le débat. Malgré lui sans doute. Par son choix premier de viser Sion comme ville d’accueil provisoire en début de saison prochaine en attendant la fin des travaux de son stade, YS a laissé planer l’idée qu’il serait naturel pour un club vaudois de trouver refuge dans un autre canton. À tel point que les premières interventions autour de la question ont souvent ressemblé à «Pourquoi pas Genève? Ou Neuchâtel? C’est juste à côté».
Rien d’illogique dans la volonté des Nord-Vaudois de se rapprocher de Tourbillon, lorsqu’on connaît le lien qui unit (unissait?) le manager général d’Yverdon, Marco Degennaro, et le président du FC Sion, Christian Constantin. Et rien de révolutionnaire non plus, sachant par exemple que l’automne dernier encore, le FC Zurich était allé jouer son match d’Europa League face à Arsenal à Saint-Gall.
Tourbillon, la Tissot Arena, le Wankdorf…
Reste que très longtemps, la solution la plus «évidente» s’est tenue à bonne distance du cas yverdonnois. Au moins dans le débat public. Une fois que le Valais a fermé la porte à Yverdon Sport, il a encore été question d’un repli stratégique à Bienne, puis même d’un rapatriement au Wankdorf de Berne. Avant que cette semaine, finalement, émerge publiquement l’ouverture à une solution cantonale.
C’est Christelle Luisier, ministre des Sports et présidente du Conseil d’État vaudois, qui s’est chargée de replacer le canton de Vaud «dans la course». «Je suis d’avis que c’est d’abord aux Vaudois d’essayer de relever le défi qui entoure Yverdon Sport.» Une prise de position claire qui incite à un serrage de coudes général autour du nouveau venu en Super League. Pour rappel, YS a besoin d’un stade qui puisse accueillir ses premiers matches à domicile la saison prochaine, en attendant la date visée du 24 septembre et la fin des travaux de mise aux normes de son Stade municipal pour la première division.
L’heure des négociations
Une réunion s’est ainsi tenue vendredi dernier, en présence de la conseillère d’État, de municipaux lausannois, de représentants du Lausanne-Sport, de la police cantonale et de la police communale lausannoise. Beaucoup de monde pour faire apparaître une solution: celle de la Tuilière. «Selon les discussions de vendredi, une ouverture à la négociation pour ce cas de figure est apparue, oui, détaille Christelle Luisier. Désormais, des négociations ont lieu entre le Lausanne-Sport et Yverdon Sport. Deux aspects sont en jeu. D’abord, la location du stade de la Tuilière. Ensuite, la question de la sécurité.»
Ce dernier point constitue l’un des enjeux majeurs des mois à venir pour le canton de Vaud, dont le nombre d’équipes en Super League vient de passer de zéro à trois en quelques jours. «Le défi sécuritaire est massif, et il n’incombe pas uniquement à la collectivité publique. On parle d’une responsabilité collective, qui inclut donc les clubs», reprend la ministre. Qui ne cache pas qu’en cas de délocalisation temporaire à la Tuilière, Yverdon Sport pourrait envisager la possibilité du huis clos.
«Je ne dis pas qu’Yverdon Sport doit jouer à Lausanne. Il est libre. Il mène d’ailleurs des discussions avec d’autres clubs et c’est normal. En revanche, de notre côté, on cherche à favoriser une solution vaudoise.» Reste à savoir si elle trouvera grâce aux yeux des Nord-Vaudois.