Harcèlement sexuel à la police passé au crible

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GenèveHarcèlement sexuel à la police passé au crible

Selon un sondage, les commentaires ou plaisanteries dégradants ou obscènes sont les comportements déplacés les plus représentés dans les forces de l’ordre.

Près de 800 membres de la police ont été sondés, dont 66% d’hommes et 34% de femmes.

Près de 800 membres de la police ont été sondés, dont 66% d’hommes et 34% de femmes.

Police cantonale genevoise

Entre 21 et 48% des employés de la police cantonale genevoise disent avoir subi des remarques, des gags, des gestes ou des insinuations obscènes, désobligeants ou dégradants. C’est ce qui ressort d’un sondage réalisé auprès de 790 membres des forces de l’ordre (policiers, personnel administratif, assistant de sécurité publique) sur un total de 2200 collaborateurs. Ces cas, qualifiés de «plus légers», sont les plus représentés, indique jeudi un communiqué.

Aucun viol ou abus

Les comportements les «plus graves», comme les contacts corporels non désirés, les invitations indésirables à connotation sexuelle, le chantage, les attouchements ou les baisers, sont les plus rarement mentionnés, soit de 0,7% à 6% du temps. Aucun abus ou viol n’a été mentionné.

Les histoires indésirables à contenu sexuel, se faire siffler ou dévisager, être exposé à des images pornographiques, ainsi qu’à des appels, lettres ou messages déplacés sont «moyennement répandus». Ils sont cités dans une fourchette entre 8% et 15%.

Près de la moitié des femmes touchées

Sur l’ensemble de leur carrière, 43% des femmes et 23% des hommes se sont sentis harcelés ou gênés face à l’un des ces comportements inopportuns. Ceux-ci proviennent à 70% par des employés sans lien de subordination particulier. Dans 23% des cas, les supérieurs hiérarchiques sont présents.

Ambiance «agréable à très agréable»

La police relève toutefois que «de manière générale, l’ambiance de travail a été qualifiée d’agréable, voire de très agréable par les collaboratrices et les collaborateurs. Il en va de même pour les relations entre collègues de travail ainsi que celles avec les supérieures et supérieurs hiérarchiques.»

Des mesures vont être prises pour lutter contre ces types de harcèlement. En 2023, une campagne d’affichage sera menée, tandis que la thématique sera abordée dans le cadre de la formation du personnel et, plus largement, par le biais de plateformes d’échanges accessibles à l’ensemble du Corps de police. Des ateliers de mise en situation via la réalité virtuelle seront aussi mis en place. Enfin, un processus d’annonce de cas de harcèlement sexuel sera formalisé et communiqué à tout le personnel.

L’humour pour se défendre

La police a recensé également les réactions face à un comportement dérangeant ou obscène. Les stratégies les plus utilisées sont l’humour et la défense verbale (20% à 25% des cas). En parler avec des collègues ou son entourage est un peu moins cité (13% à 15,5%). En revanche, les réactions par voies officielles comme un contact avec un service interne ou externe ou le dépôt d’une plainte sont rarement mentionnés (0,2% à 1,3%).

(leo)

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