Football: À quoi Nolan Toitot a-t-il pensé quand il a égalisé contre Bâle?

C’est un accueil triomphal qu’il a eu droit ce lundi matin quand il a rejoint son poste de travail dans cette société horlogère au Locle. Un jour après avoir fait trembler les filets de Mirko Salvi, en Coupe de Suisse face au grand FC Bâle, Nolan Toitot, latéral gauche du FC Saint-Blaise, était toujours sur son petit nuage. «Il y a un peu tout le monde dans l’usine qui avait suivi le match et d’autres qui avaient entendu que j’avais marqué qui m’ont félicité, raconte le joueur défenseur amateur. Mais une fois de retour au boulot, on revient tout de même assez vite à la réalité.»

Mais à quoi a-t-il pensé l’horloger lors de cette fameuse quinzième minute, quand il a égalisé? «Il n’y a pas de mot pour décrire ce que j’ai vécu à ce moment-là, avoue ce Neuchâtelois de 23 ans. Quand on voit tout ce public se lever, ces 3600 spectateurs qui crient, il y a eu forcément des frissons. C’était un moment inoubliable. Marquer contre le FC Bâle, je pense que cela ne m’arrivera plus jamais dans ma carrière!»

Président du FC Saint-Blaise, Benjamin Jaggi a été un des premiers à exploser de joie. «À ce moment-là, on imagine tout, lâche-t-il, hilare, alors que ce lundi matin il doit tout démonter. Lors de cette 15e minute, on se dit que tout est possible, qu’on va y arriver, qu’il faut y croire, même si on était tous conscients qu’en face c’était nettement plus fort physiquement et dans le jeu. Mais des gens m’ont écrit qu’ils avaient des larmes aux yeux, on n’est pas près d’oublier ces moments d’émotion exceptionnels. Peu d’équipes en deuxième ligue et même plus haut peuvent se targuer d’avoir marqué contre le FC Bâle! Ce moment magique a été filmé et restera gravé à jamais dans nos mémoires.»

Le rêve aura duré six minutes avant que Liam Millar, le Canadien, ne prenne une deuxième fois de vitesse le seul buteur saint-blaisois. «Il était vif, se marre Nolan. Sur les images, on voit bien que j’avais cinq mètres d’avance sur lui avant qu’il ne me rattrape. Sur les deux premiers buts du FCB, il est vrai que je lis un peu mal les trajectoires et il m’a passé devant. Le temps de se mettre dedans et voilà, c’est la différence entre la 2e ligue et la Super League.»

Ancien junior de NE Xamax (jusqu’en M16) et de Boudry (en inter A1), Nolan Toitot, qui est aussi passé par La Chaux-de-Fonds (première ligue), a rejoint aux Fourches son ancien entraîneur José Saiz, qu’il avait côtoyé à la Charrière justement. Il ne regrette pas son choix. «On a un bon groupe homogène où tout le monde peut jouer, apprécie le défenseur qui a profité d’une troisième mi-temps bien chaude ce dimanche soir pour fêter ce moment inoubliable où il a pu aussi récupérer la relique de l’attaquant rhénan Avdullahu. «Je lui ai demandé gentiment et il me l’a donné avec le sourire, mais moi malheureusement, comme on a un plus petit budget et seulement un jeu de maillots, je n’ai pas pu lui offrir le mien», se marre le No 3.

Or après avoir tutoyé les étoiles, lui et ses coéquipiers vont devoir retomber sur terre dès ce samedi aux Fourches, où Saint-Blaise aura la visite, pour le compte du championnat de deuxième ligue, de la seconde garniture de La Chaux-de-Fonds. «Comme on va devoir enchaîner maintenant plusieurs matches par semaine, si on reste sur notre nuage ça va être compliqué», reconnaît-il, tandis que son président compte sur les coaches pour remettre les joueurs à l’endroit avant de songer à une nouvelle aventure en Coupe de Suisse.

À Saint-Blaise, tout le monde a envie de revivre ça, à commencer par Nolan Toitot, pas près d’oublier cet accueil triomphal.