VenezuelaLe «chef» de la prison reprise par les autorités a fui
Le chef du gang Tren de Aragua, qui dirigeait la prison de Tocoron (centre-nord) reprise par les forces de l’ordre mercredi, a pu s’échapper. Les autorités ont lancé un avis de recherche.
«Récompense. Recherché», peut-on lire dans l’avis de recherche diffusé sur les réseaux sociaux par le ministère de la Justice contre Hector Rusthenford Guerrero Flores, alias ‘Niño Guerrero’ (enfant guerrier), le principal dirigeant du Tren de Aragua qui avait fait de Tocoron une sorte de quartier général.
Dans la journée, l’ONG Observatoire vénézuélien des prisons (OVV) avait dénoncé la fuite à l’étranger des principaux chefs du gang, assurant que ceux-ci avaient «déjà négocié (avec les autorités) leur sortie du complexe et avaient quitté le pays il y a une semaine».
L’organisme de défense des droits des prisonniers ne précise pas dans quels pays ils se sont rendus mais accuse les autorités d’«opacité», au moment où les autres détenus de Tocoron, vidée, ont été répartis dans différentes prisons.
Plus de 11’000 membres des forces de sécurité, soutenus par des dizaines de blindés, ont investi mercredi cette prison. L’opération a fait un mort (un militaire), selon les autorités qui n’ont pas communiqué de bilan sur le nombre de blessés. Un important arsenal, notamment des lance-roquettes et des grenades, avait été saisi.
Une piscine, un zoo, une discothèque
Tocoron était entièrement gérée par le gang qui rackettait les détenus mais avait aussi mis en place une piscine, un zoo, une discothèque, des magasins, et des terrains de sport.
Le Tren de Aragua, qui compterait quelque 5000 criminels, est apparu en 2014, opérant dans des activités mafieuses «classiques»: enlèvements, braquages, drogue, prostitution, extorsion. Il a étendu son emprise à d’autres activités, certaines légales, mais aussi à l’orpaillage et l’exploitation minière illégale.
Le ministre de l’Intérieur, l’amiral Remigio Ceballos a annoncé jeudi que les autorités avaient découvert des tunnels ayant permis à des détenus de s’évader, sans préciser combien d’entre eux avaient réussi à s’enfuir. Le ministère a annoncé vendredi que 80 détenus avaient été repris. Le ministre avait indiqué que quatre fonctionnaires de la prison avaient été arrêtés, accusés de complicité avec les criminels.
«Nous aimerions en savoir plus sur la façon dont ces fonctionnaires ont réussi à entrer avec des roquettes et des armes sans la complicité de nombreuses autres personnes», souligne l’OVV.